16 janvier 2007

RachelN

Et si tu n’existais pas, dis-moi… pourquoi j’existerais ? Pour traîner dans un monde, sans toi ? Sans toi, sans souvenir de parasol givré, sans souvenir de piscine enneigée ? Sans toi, sans sourires en coin dans les coins des murs pleins de poussières où je me tiendrais sans toi ? Sans toi, sans espoir, sans regret ? Ces regrets de ceux qui ne rient plus, ces regrets de ceux qui crient dans les cimetières parce que bon sang j’aurais dû lui dire ceci, j’aurais dû lui dire cela, lui dire qu’enfin je n’ai pas envie d’aller m’isoler dans un coin poussiéreux non, je préfère les couleurs des rires haha avec les grosses dents visibles, je préfère les couleurs du peintre qui voit, qui voit enfin, sous ses doigts, naître les couleurs du jour et qui n’en revient pas !

Et si tu n’existais pas, dis-moi pour qui j’existerais ? Des passantes endormies dans mes bras, que je n’aimerais jamais ? Jamais, jamais, parce qu’elles seraient trop endormies ; du genre de : ces passantes n’attendent rien d’autre que le prince charmant qui les réveillera mais voilà, je ne suis pas un prince moi, non, si tu n’existais pas, je ne serais qu’un point de plus ! Un point. C’est tout. Rien. D’autre. Qu’un. Point. Comme je me sentirais perdu, dis-moi, si tu n’existais pas, pourrais-je faire semblant d’être moi ?

Non (20x) je ne pourrais pas ! Non non je ne pourrais pas, non non non non non comme le disque a sauté ! Le disque saute ! Non (10x) la musique est jammée, jammée, jammée sur la même note sans que rien n’avance ! Et moi qui suis la musique je bégaie je bégaie je bégaie sur la même note de ce non (10x) je ne pourrais pas, non je ne resterais qu’à toi ! Sinon ! Sinon ! Je ne serais plus le même, je serais quelque chose du genre de quelqu’un qui n’est plus le même ; du genre de quelqu’un qui a l’accent définitif pour de bon du genre de : « j’comprends po comment ce que c’est que ça se fait que lui y dit qui t’aime au juste j’comprends pas où c’est que c’est quié l’amour pis qui c’est que c’est c’te gars là pis moi chu qui, qui-qui-qui pis » là le disque sauterait jusqu’à ce qu’un nouvel accent me parvienne totalement différemment mais encore il ne serait absolument, absolument pas moi du genre de [reviens moi rapidement ma cherry because pourquoi tu refuses de dormir avec moi] mais encore là, je ne serais pas moi non (20x) je ne pourrais pas non (10x) ! Je ne serais qu’à toi. À toi.

À toi, à la petite fille que tu étais, à celle que tu es encore souvent, à ton passé, à tes secrets, à tes anciens princes charmants qui, eux, eux ! ont été des princes charmants mais ah, comme je n’ai rien d’un prince ! À toi. Je ne resterais qu’à toi, à la vie, à l’amour, à nos nuits à nos jours, à l’éternel retour de la chance, à l’enfant qui viendra, qui nous ressemblera, qui sera à la fois toi et moi, VIOUP !

À moi. À la folie dont tu es la raison… À mes silences et à mes trahisons, quelques fois, pas souvent, non, je ne mens pas puisque mes mensonges sont toujours sincères et, à toi, je ne resterais qu’à toi et au temps que j’ai passé à te chercher, aux qualités que j’ai mais dont tu moques bien, aux défauts que je t’ai cachés, à mes idées de baladins ! VIOUP !

À nous. Aux souvenirs que nous allons nous faire, à l’avenir et au présent, surtout, à la santé de cette vieille terre qui s’en fout, à nous ! À nos espoirs et à nos illusions et à toi, toujours à toi, à ta mort que je tiendrai dans mes mains, à toi, toute en cendre que je tiendrai, à ces cendres si tu le veux bien ou sinon, à toi, momifiée avec moi dans un sarcophage doré que nous ferons enterré dans une pyramide de 900 000 pieds de haut pour toi, à toi, à toi, à la façon que tu as d’être belle, à la façon que tu as d’être à moi non ! À la façon que j’ai, d’être toi…

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