16 janvier 2007

Le train

Derrière la porte d’une épaisseur de plastique chaud, notre dôme de lits réarrangés pour la nuit du ciel d’étoiles romaines, du coin de nos yeux les contrôleurs italiens qui ne laissent rien (surtout pas à des pauvres comme nous) menacent le confort que nous tentons à risque, repoussés par des mieux que nous ; une maman avec un hochet entre les babines fait danser l’enfant de sa peau ; je respire les odeurs de mains de minces Italiennes sur ma gauche et, à moitié endormi par le vin de la veille, je respire maladroitement pour me croire bien entouré dans le wagon d’allure vive, les chaussettes brûlantes des voyageuses me couvrent le cœur et l’esprit jusqu’aux palmiers de la mer, la chaleur style tête de cheveux boudinés de gamine braillarde sur ma joue, je m’occupe de ce qui ne me regarde pas, le souffle profond d’une autre que je ne connais pas mais que je rêve, elle ou l’autre, on ne voit qu’une dalle ou deux puis on oublie, par le soleil de nos plis serrés.

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