30 mars 2009

Le bal de Kaïn




les allô gênent
sur les verres de bords d’eau
ont tamisés tes poids niais
et j’espère tes mous véhéments

je t’ai fait un bal de kaïn
viens sous mes coups verts
je t’en prie sonne

j’irai te chère chez toi
c’est la pleine lune
les loups garent ou ne s’égarent pas


hein et ken sont témoins
de nous qui sang brasse
et le sang lasse

Jess perd à chacun stand
la pussy-bilité que je retour n’avec elle


je défaut remémore
tout ski bouge
et tes mous véhéments

avec tes sous véhéments
de dans ceuses
de cochonne rit
tu axe sept

mais ma patte rit

Blague



Comment appelle-t-on une femme qui est au service des vietnamiens?

Une serviette.





Mars




En mars
Y fait moins frette
Mais la terre devient bouette

Toujours moyen de chialer
Sur la température pas parfaite
Le foulard est de trop ou le ciel est trop laite

En mars
Y fait plus chaud qu’en septembre
(Quand on est dans les moyennes saisonnières mais avec le réchauffement climatique on sait pu à quoi s’attendre)

Toujours moyen de chialer
Que le printemps c’est poche
Quand on est pognés pour marcher dans ‘slush

En mars
On se fait bronzer pour être moins pâle
(Mais c’est pas comme à Cuba la fois que t’as sué comme douze en jouant au volley-ball)

Toujours moyen de chialer
Quand y fait dix tu chiales que tu travailles en dedans
Quand y fait dix tu chiales que tu travailles dehors

En mars
J’ai écrit plus de vingt textes
Tu chiales que ma blague compte pas pour un texte
Que ma suite poétique c’est pas neuf textes
Ça aurait pu être un seul texte

Toujours moyen de chialer

Résidus de poésie




l’or range
le sel rit
le pis ment

le rat dit

le pas tâte
la cour jette
l’épi narre

le laid tue
le con comble
la fève... fève

et je lèchalotte

Les temps bourrent




c’est un trois août


les temps bourrent
appuyés sur des cannes happées
entre le mi-nous et le pis-tout

mes âmes mourent
sur le-dit vent et mes pleures nichent
dans les bars hauts de la veille

c’est un quatre-roues

les pis se tachent
comme les oeufs vrais d’or
dans les nids de ravions

sous mes pas niés
quelques sous liés

c’est un sait tout

les sceaux scient et étalent
avalent leurs cacas nets
et le gris masse

mais la masse ne dit pas
que les masques disent paresse

c’est un on zoue

les arts tissent
mais les toiles filent lentes
sac-cage les arts régnés

je dis vent
mais je pain



et j’y vais sot

24 mars 2009

En 9 minutes





J’ai joué à un jeu j’ai
Décidé d’écrire un texte
En 9 minutes

Il ne rime pas il
Sonne faux comme
Un enfant dans une cuisine

Qui sonne fausse.

J’ai joué à un jeu j’ai
Laissé l’une pour l’autre
En 7 minutes

Changé de petite amie
Comme on change de petite culotte
Et la différence n’aura été

Que l’odeur.

J’ai joué à un jeu j’ai
Commis un suicide sur mes veines
Pendant 5 minutes

Je n’ai eu de plaisir
Que lorsque m’est apparu
Dédé Fortin

Et c’est bien normal.

J’ai joué à un jeu j’ai
Noué la corde autour de mon cou
Pendant 3 minutes

Je n’ai eu de mort
Que lorsque m’est apparu
Le cravate que je pourrais être

Et le bureaucrate est mort.

J’ai joué à un jeu j’ai
Décidé d’écrire un texte
En 1 minute

Mais les nombres impairs
Ont mené le texte
Mieux que moi-même

Et vous n’avez rien vu.

Ce n'est pas qu'un texte de plus




Je n’ai personne à qui parler
Quand je n’ai personne à qui parler

Je n’ai personne à qui parler
En tant que moi-même
Qui parle à qui veut parler
Je n’ai personne à qui parler

Quand qui veut parler
Je veux parler mais qui le veut
Je veux parler mais personne
Ne veut me parler

Je n’ai plus personne à qui parler
Quand j’ai besoin de parler

À qui le veut
Parler pour qui veut jaser
De longues heures sans parler
Simplement pour parler

Je n’ai plus personne à qui m’ouvrir
Pour qui veut s’ouvrir
Et parler dans l’ouverture

De la soirée qui s’ouvre

CONNERIE




Et si je vous écrivais une connerie?
De toute façon je le ferai même si
Vous n’aimez pas les conneries
Chez moi c’est une maladie

D’accord je vous écrirai une connerie
Pour que tout le monde rie de ce que j’écris
Moi je suis une connerie
Car chez moi c’est une manie

Moi je suis une connerie
Car chez moi c'est une manie

C’est une connerie dont tout le monde ri
Connerie qui avoue être une connerie
C’est le genre de connerie
Dont vous riez et moi aussi

Parfois je m’amuse à dire des conneries
D’ailleurs la nuit même quand elles sont finies
Moi je ris de mes conneries
Vous ne savez pas qui je suis

Parfois je m’amuse à dire des conneries
Au téléphone, le soir à ma petite amie
Lorsqu’elle s’aperçoit que je ris
Elle pleure et sans cesse me crie

Moi je suis une connerie
Car chez moi c'est une manie

J’ai osé dire une petite connerie
À ma petite amie mais elle ne l’a pas pris
J’ai dit je t’aime à l’infini
Mais à l’infiniment petit

J’ai osé dire à ma petite connerie
Une petite amie mais elle ne l’a pas pris
J’ai dit tu ressembles à Bambi
Quand j’écartes tes jambes tu cries

Mais moi je ne fais que dire des conneries
Je ne veux pas offusquer les petits esprits
Ni même ma petite amie
Mais chez moi c'est une manie

Je me moque de ceux qui disent eux aussi
Des conneries car avec eux jamais je ne ris
Je n’aime que ce que je dis
Je suis fan de mes conneries

Moi je suis une connerie
Car chez moi c'est une manie

Et vous, êtes-vous fans de mes conneries?
Et vous, êtes-vous fans de mes conneries?...
(fade-out)

La déclaration

JEU I

François : Je vois sur une table en bois, un homme et un cheval. L’un d’entre eux n’a plus de pattes. Qui c’est?

Mirandole : Qui? Je ne sais pas.

François : La table.

Mirandole : Ha. Mais une table sans pattes, ce n’est plus une table.

François : C’est une planche de bois...

Mirandole : D’accord. À moi. Je vois sur une planche de bois, un homme et un cheval. L’un d’entre eux n’a plus de pattes.

François : ...Qui. Dis-moi, qui n’a plus de pattes...

Mirandole : La planche de bois!

François : Ha mais non! Une planche de bois sans pattes, c’est...

Mirandole : C’est une planche de bois!

François : Je crois qu’oui.

JEU II

François : Je vois sur une table en bois, un homme et un cheval. L’un d’entre eux n’a plus de bras. Qui c’est?

Mirandole : Qui? Je ne sais pas!

François : L’homme.

Mirandole : Ha! Mais un homme sans bras... Ce n’est plus un homme!

François : C’est un handicapé...

Mirandole : D’accord... À moi! Je vois sur une table en bois, un handicapé et un cheval! L’un d’entre eux n’a plus de bras!

François : Hum... Qui donc...

Mirandole : Le handicapé!

François : Je crois qu’oui. Je crois que c’est ça.

JEU III

François : Je vois sur une table en bois, un homme et un cheval. L’un d’entre eux n’est pas sur la table. Qui c’est?

Mirandole : ...Ça devient compliqué...! Qui n’est pas sur la table?

François : Je. Je n’est pas sur la table.

Mirandole : Ha! Mais un je qui n’est pas sur la table, ce n’est plus un je!

François : C’est moi...

Mirandole : Oui! À moi! Tu vois sur une table en bois, un homme et un cheval! L’un d’entre eux n’est pas sur la table! Qui c’est?

François : C’est toi...

Mirandole : Oh. Je croyais que c’était toi?

JEU IV

François : Je vois sur une table en bois, un homme et un cheval. L’un d’entre eux a perdu son homme. Qui suis-je?

Mirandole : Un cheval!...?

François : Un homme. Je suis un homme...

Mirandole : Ha! Mais un homme qui a perdu son homme! C’est...

François : Ce n’est plus un homme...

Mirandole : ...Je vois sur une table en bois, mon homme et un cheval... Qui es-tu?

François. Ton homme...

Mirandole : Je crois qu’oui...

19 mars 2009

Poème de Sabrina, le dernier




Oui les textos deviennent trop lourds oui je suis avec toi béatrice y en a marre tu es conne je t’aime comme c’est pas possible que bertrand soit mort y en a marre que c’est ma faute on a treize ans c’est fini béatrice c’est fini avoue-le avec moi pour notre amour on pourrait faire quelque chose et je dis quelque chose de concret DE VRAI je me déteste pour mes actions et cette fois j’ai bien envie de poser une dernière action est-ce que tu es avec moi mercredi dans mon sous-sol mes parents seront pas là je te jure la meilleure solution c’est le suicide collectif à deux seulement tous les deux viens je t’en prie laisse-moi pas toute seule là-dedans dans cette vie trop sombre je t’avertis

c’est shakespeare avec deux filles au lieu d’une
et les deux filles sont les personnages principal(s)

Poème de la petite fille pas contente, encore




Les poèmes deviennent lourds Sabrina je ne sais pas si tu te sens comme moi je me sens, mais je me sens comme une dans une vie sombre je vis très très mal ; dans une vie sombre dans laquelle j’ai aimé Bertrand qui est mort aide-moi comprendre en réalité ;

Je n’avais jamais compris ce qu’était l’obscurité
Avant de vivre sa mort

Je n’avais jamais compris ce que t’était le spleen
Avant de voir celui qui ne me voit pas

Les poèmes deviennent lourds Sabrina je ne sais pas si ta frustration se dirige vers autre chose que moi-même, mais moi dans mon cas j’ai les punching bags qu’il me faut mais aucun d’entre eux ne peut compenser la souffrance que j’ai en dedans ; dedans une vie sombre dans laquelle j’ai pleuré des larmes de sang pour un gars peu fier mais pour qui maintenant je pleure des veines entières ;

Mais nos poèmes ne sont pas des poèmes
Ce sont des textos Sabrina

Les poèmes sont trop lourds Sabrina il nous faut arrêter d’écrire et passer à autre chose ; autre chose comme l’action, l’action de l’automne qui me rappelle tant les rameaux de mon maquereau...

Poème de Sabrina, encore




Les poèmes deviennent lourds
Mais jamais je te pardonnerai
Sa mort c’est ta faute

J’espère que ce sera ton tour
Un jour d’y laisser
Ta peau et ton coat

Bertrand c’était un esprit tourmenté
Tout ce dont on avait pu rêver

On a voulu un poète
Et voilà ce que nous en avons fait
C’est triste mais maintenant

Qu’est-ce qu’on fait?

Poème de la petite fille que vous lisiez plus tôt




Je vis tant bien que mal
Dans une vie sombre

Et je ne suis pas contente

Mon âme est triste
Parce que tout le monde est mort

Tu m’as quitté
Et tu ne reviendras pas



Je vis très très mal
Dans une vie sombre

Mes parents ont vu mes cicatrices

Parce que tu ne brilles plus
J’irai te rejoindre toute nue

Ton départ me perturbe
Et depuis je me masturbe



Je vis mon spleen
Dans une vie sombre

Et Sabrina tu n’as rien à dire

J’ai aimé Bertrand plus que tout
Je l’appelais mon toutou

Je lui écrivais chaque jour
Pour redéfinir notre amour

« Tu m’aimes-tu?
Je t’aime-tu?
Est-ce que nous nous aimons? »



Je vis de la vraie vie de merde
Dans une vie de merde

Et Sabrina je t’en veux

C’est pas à cause de nous deux
C’est à cause de toi qu’il est mort

Au cimetière il a regardé mes nichons
Et les sammwiches au saumon

Et quand il criait ô les rameaux
Il ressemblait à un maquereau

Poème du même petit gars que tantôt




De grands rameaux!
Je chante au travers d’eux!
C’est moi le translucide.

Tout le monde ici
N’a-t-il pas fait le lien avec Shakespeare?


Ô mon amour
Qui es-tu vraiment?
Je t’aime mais es-tu cependant
Celle qui me le rend?
Je regrette à présent
Avoir été toujours fendant

Je ne suis pas très fier

Je n’ai jamais su choisir entre vous deux
Parce que l’une me donnait du sexe
Et l’autre c’était mon ex

Je vous veux toutes les deux
Mais je suis mort alors
Je vous laisse vous démerder



De grands rameaux!
C’est une histoire à trois mais de nous deux!
Je suis mort mais encore lucide.

Elle elle est morte mais pas pour de vrai
Moi je suis mort pour de vrai


Ô mes amours
Si vous saviez comme j’ai faim
De votre présence du matin
Eh oui je suis un malsain
Je rêve de vous dans la salle de bain
Et je rêve de mettre ma main...

Je ne suis pas très fier!

Je rêve de sexe comme on rêve
Que demain notre ennemi crève



De grands rameaux!
Je vous ferais l’amour à toutes les deux!
Je le ferais mais ce serait rapide.

Je me suis suicidé pour de vrai
Et vous vous demandez si elle le fera pour de vrai


Ô mes amours
Je manque de tenue
Mais dès que je vous ai vues
Je me suis arrêté dans la rue
Pour montrer sans retenue
Ces endroits où je suis poilu

Je ne suis pas très fier!

Mais cessez de vous briser le coeur
Pour un homme de si peu de valeur

Je finirai mort dans ma solitude
Celle qui a toujours été si rude

Poème de Sabrina




Ta blessure, ta rupture, ta cassure
Non mais tu fais dur!

Il est est mort à cause de toi!

Tes ostis de sentiments d’adolescente
Garde-les pour tes poupées

Non mais vieillis
Ou alors suicide-toi pour vrai
Un des deux



Mais arrête d’écrire

Ton spleen existe pas
T’habites dans un édifice
Payé par tes parents

Tu reçois 100$ par mois
Pour foutre rien



La vie est pas sombre!
C’est toi qui as jamais assez de lumière!

Bertrand a essayé de t’en donner
Tu l’as toujours refusé
Disant que ce qui a toujours compté
Ce sont les maisons hantées

T’essaies d’être marginale
Mais t’es laide comme une orignale

Maintenant le look gothique
Me fait penser à une grosse pathétique

Qui porte ton nom



N’écris plus jamais à un mec
Sinon je te tue

Moi j’ai perdu quelqu’un que j’aimais
Toi t’as perdu quelqu’un que t’as fini par détester

Poème de la même petite fille que tantôt




Tout est si sombre
Même les draps sont noirs

C’est la même chose que tantôt

J’ai reçu un texto de ta part
Mais jamais ne s’effacera ton départ

Tu m’as quitté pour Sabrina
Et jamais je ne reviendrai pour toi



Tout est si sombre
Je pleure des larmes de sang

C’est la même chose que tantôt

J’ai entendu tes formules magiques
Et tes rimes un peu pathétiques

Depuis ton départ
Tu es gris comme le ciel



Tout est si sombre
Je ne me pose plus de questions

Je ne suis pas la même que tantôt

Ma blessure, ma rupture, ma cassure, ma vie dure
Je suis un fruit pas de pelure

Je ne suis plus une mer bleue
Je ne veux plus qu’on soit tous les deux



Tout est si sombre
Mais il y a un éclat de lumière

Si tu te tues
Je serai contente

Moi je ne suis pas morte
J’ai survécu à mon pot de pilules

Poème d'un petit gars pas très fier




De grands rameaux!
Les arbres frêles s’élancent et ce n’est pas beau!
Ils fouettent l’automne.

Je suis torturé par ton départ
Pourquoi fallait-il que tu te suicides?

Ô mon amour
Je regrette à présent
Avoir été absent
Avoir été méchant
Avoir été distant
Avoir été tannant

Je ne suis pas très fier

À cause de moi tu es partie
Mais entre nous ce n’est pas fini

Je n’aurais jamais dû te laisser
Pour une fille aussi bébée

Je ne l’aime pas Sabrina
Je te jure ô je ne l’aime pas!



De grands rameaux!
Tu es morte et ce n’est pas un cadeau!
Tu rends ma vie monotone.

Je vois des fantômes dans le noir
Me reviendras-tu translucide?

Ô mon amour
Je veux mourir aussi
Et te rejoindre aussi
Et te parler et ainsi
Je te dirai je t’aime et pis
Nous deux c’est pas fini

Je ne suis pas très fier

Pour ta blancheur cadavérique
Je lance des formules magiques!

Tu es comme la mer bleue!
Je te cherche avec mes yeux bleus!

Mais je ne peux plus vivre maintenant!
Ah ! Comme je ne suis pas content!

Poème d'une petite fille pas contente




Je marche en pleurant
Dans une ruelle sombre

Et je ne suis pas contente

Mon âme est triste
Parce qu’elle n’est plus ta soeur

Tu m’as quitté
Et tu ne reviendras pas



Je marche en écoutant
De la musique sombre

Mes parents disent que je suis folle

Parce que dans ma tête
Le soleil ne brille plus

Depuis ton départ
Il est gris comme le ciel



Je marche en posant
Foule de questions sombres

À l’école je pense à toi

Toi penses-tu à moi?
Est-ce que tu m’aimes encore?

Je suis comme une mer bleue
Je m’ennuie de tes yeux



Je marche en pensant
Quitter ce monde sombre

Je vais me suicider

Et je n’aurai jamais aimé
Personne d’autre que toi

L’amour vient du coeur
Mais le mien est brisé

11 mars 2009

Les amis



Ça, on en a fait des trucs fragiles sur les enfants de notre avenir ; maintenant me voilà, désolé de mes sourires détraqués en nervosités que je me tiens droit sans broncher sans rien ce n’est rien, je m’essaie ; j’essaie de cacher le temps que nous avions ensemble, séparés quand je t’ai connue quand je jouais le jeu dans lequel j’étais l’ami de ton amie ; 

Je me tiens droit je ne bronche pas, je traverse l’angoisse comme une tonne de tonnes ; et depuis je multiplie les je tiens à dire que je jouerai le jeu jusqu’à la fin, le jeu de l’ami de ton amie, 

Ça, on en a fait des bêtises pour se connaître et si je te connais autant qu’un singe puisse connaître une banane, et si je te connais autant qu’un singe ; je jouerai le rôle et je serai l’ami de ton amie ;

Je me tiens droit je ne bronche pas, je souris la bronchite qui tousse te rappelles-tu, ma gorge délavée dans le creux de ton cou, toussant tentant de dire si je joue le rôle, c’est parce que je suis l’ami de ton amie ;

C’est parce que je suis l’ami de ton amie...

Ça, on en a fait des tricheries aux jeux de l’art pour gagner le blanc de la toile, et pour que la Couleur toujours l’emporte on en a fait plus que les autres s’il faut aujourd’hui que tes dessins d’enfants mentent au sujet de nos débuts je tiens à rappeler que si je joue le rôle, c’est parce que je suis l’ami de ton amie ;

Je me suis tenu droit je n’ai pas bronché, j’ai souris la bronchite ce soir-là de nos cinémas, j’ai toussé les pastilles exposant dix parce que tu ne méritais pas que je ne t’aime pas et dans un éclat de pop corn, ton amie est devenue ma petite amie ;

Ça, on en a ri des chandails trop laids pour le design et la mode de ma petite amie, j’ai tout fait pour m’assoir dans les à côtés de toi et soupirant, je t’ai soupiré que je regrettais que ton amie soit ma petite amie ;

Je me suis tenu droit et j’ai soupiré en laissant ma petite amie, et si je l’ai quittée, c’est parce que je soupirais d’être ton ami.


Quand je pense à nous deux



Je t’avais embrassé-raté sur l’au revoir de mon empressé et notre baiser, je l’avais manqué et pour me reprendre, tes genoux sur mes bras je t’ai soulevée la doudou dans un cosmos, pour une prière sur le mort loyal et le lendemain, t’es arrivée chantant du Renaud et la musique que tu as fait jouer, je l’ai mémorisée pour mieux te mémoriser.

Toi dansante-absente je te mémorisais et me suis demandé avec qui tu dansais après m’avoir-eu-moi ; barbu-gros-nez taureau-longue-dent la musique que tu as fait jouer me revient chaque fois que les parties de mon cerveau me flanche chaque fois que je pense : nous deux c’est moi qui te vois, c’est moi qui te darde, c’est toi qui te danses avec les jambes de bambi sur une glace qui fracture une glace.

J’avais douze ans quand j’ai écrit « mon coeur est un lac gelé un hiver où les enfants s’amusent à le fracasser » mais les choses ont changé, tu es bambi un printemps où tu te fous d’un printemps parce que tu dors trop longtemps, je t’ai demandé pour dormir avec toi jusqu’à trop longtemps.

J’ai rêvé ta tête dans un sablier où chacune de tes prunelles coulaient par milliers la parois de mes idées ; j’ai rêvé ma tête où se casse l’amour sur les parois de mon cerveau quand on fait l’amour, c’est pas pour le faire : c’est pour l’amour.

Réveille-toi! Endors-toi! Réveille-toi!... 

Décide-toi!!!




Le sang est fait pour se répandre et tes talons pour se briser dans le rire, dans les anti-pleures de nos crachats moqueurs et pour le pépin ; j’ai fait répandre la surdité de Renaud sur le cri de mes allées, mais mes cris ne sont pas allés.

Le temps s’est joué et la dramatique a voulu ; que d’autres danseront tes jambes à l’odeur de moi - que d’autres réussiront au goût de moi - je criais que jamais je n’ai été un lac! Jamais je n’ai embrassé de sabot!

Je ne connais que la douceur...
Je ne suis que le masculin d’une doudou...

Je t’ai embrassé-raté sur l’au revoir de toutes les chaque-fois que je m’empressais de baiser, je t’ai manquée mais pour me reprendre, tes genoux sur mes bras, je soulève la doudou et ton gloss devient pâle ; je t’ai mémorisée - tu m’as fracassé je t’ai demandé de te répandre quand on fait l’amour, à quoi tu penses quand on le fait pas, est-ce que tu penses à nous deux -

6 mars 2009

Mourir en chantant

Refrain 

Y en a qui rêvent de mourir en dormant
D’autres c’est plutôt pendant un trip à trois
Moi ce que j’veux, c’est mourir en chantant
La-la-la-la     la-la-la-la-la-la...

Couplet

Moi ce que j’veux, c’est mourir en chantant
Un peu comme un grand chanteur d’opéra
À la toute fin d’un concert emmerdant
La-la-la-la     la-la-la-la-la-la...

Tous les matins, j’me lève et me pratique
Et mes voisins qui supportent pas ma voix
Ils en ont marre d’entendre mon classique
La-la-la-la     la-la-la-la-la-la...

Quand je me coupe une tranche de pain blanc
Du coup j’me coupe aussi le bout des doigts
Rien qu’pour souffrir et chanter en même temps
La-la-la-la     la-la-la-la-la-la...

Un peu plus tard, après mon petit dej
J’monte sur le toit, je saute mais chaque fois
Je reste vivant, les pieds dans un banc d’neige
La-la-la-la     la-la-la-la-la-la...

Pont 

Moi j’ai jamais raté aucun suicide
Seulement personne me laisse crever de froid
Les ambulances sont toujours trop rapides
La-la-la-la     la-la-la-la-la-la...

À l’hôpital, on essaie d’me faire taire
Et on m’enferme derrière un gros cadenas
Mais quand je chante, ça plaît aux infirmières
La-la-la-la     la-la-la-la-la-la...

Finale

Ce soir voilà, encore la même civière
Comme d’habitude, le sommeil veut pas d’moi
Alors je chante, la même merde qu’hier
La-la-la-la     la-la-la-la-la-la...

Cette nuit Docteur, regardez donc ailleurs
Sauvez-moi pas, réanimez-moi pas
Parce que cette fois, c’est pour de bon je meurs
Là. Je meurs là... Là! Là...

Là-là-là-là     là-là-là-là-là-là...

1 mars 2009

Mon blog



T’as l’adresse de mon blog dans tes favoris
Et tu l’as mis là parce que je suis ton favori
Mais tu y vas jamais

Tu connais l’adresse de mon blog par coeur
Mais t’essaies de me briser le coeur
En lisant pas mes textes parfaits

Tu t’imagines que je t’aimerai encore
Même si t’enlèves Plus écrivain que mort
De tes signets

T’es folle non mais arrête
De dire que l’idée te passe pas par la tête
D’aller jeter un coup d’oeil sur ce que je fais

Mon blog est là qui te divertit
Et c’est pas écrit trop petit
Alors tu lis et tu te tais

C’est pas comme si t’avais mieux à faire
Tu fais jamais rien de toute manière
Que flatter ton gros minet

Faut dire ça me surprendrait pas
Que toi t’aimes rien que le cinéma
Parce que t’as l’intelligence d’un navet

Alors arrête de faire chier
Et de pas lire ce que j’aime te raconter
Sinon moi aussi je sais faire exprès

Je peux t’écrire personnellement
« Je t’emmerde jument
Et tout ce temps je te détestais »

Ce texte-là tu vas le lire
Et si t’es déçue t’avais qu’à lire
Ce que j’écrivais quand je t’aimais

Champ de fraises 93

Le cycle nostalgique

I

Je n’ai jamais été heureux avant aujourd’hui. Jamais.

Ah si, peut-être, une fois, au milieu du champ de fraises... Ça, ce souvenir-là, et aujourd’hui. Ce sont les deux seules fois où j’ai été heureux. Sinon... sinon c’est de la merde.

II

Le champ de fraises... C’était en 93. Mois d’août. Le ciel était bleu. Il pouvait pas être autrement que bleu. Si y avait pas été bleu, y aurait été bleu quand même. Y avait pas le choix d’être bleu. Je voulais qu’il soit bleu. Et je veux qu’il ait été bleu. De toute façon, maintenant c’est moi qui décide.

III

Au fond, ça va de soi qu’il ait été bleu. On va pas à la cueillette quand le ciel est gris. Ça se fait pas. Quand il est gris, on y va pas. On attend qu’il soit bleu. Je me fais rire là... Je dis ça comme si j’étais souvent allé cueillir des fraises...

IV

93. Ça me faisait huit ans. J’étais libre comme un enfant de huit ans. J’étais libre comme moi, à huit ans, qui refuse de remplir son panier de fraises. Moi, les fraises, je les mangeais. Je les ramassais pas. Les réserves, c’était pour le futur et moi je vivais le présent. Je croquais dedans.

Ma soeur, elle, c’était le contraire. C'était la deuxième fois qu'elle allait cueillir au champ et elle disait, pour ça, je fais des réserves. Des tas de réserves. Une dizaine de paniers. Elle en a eu pour des années à manger ses fraises décongelées. Elle disait que d’en manger ça lui rappelait la première fois qu’elle était allée au champ. Elle croquait les yeux fermés sur son divan et ça la transportait. Elle a toujours refusé d’en donner. L’égoïste. Elle les gardait pour elle. 

V

Au milieu du champ, du haut de ses dix-sept ans, elle cueillait, et cueillait et disait, je ferai pas comme la première fois non cette fois je fais des réserves, j’en aurai pour longtemps je vais les congeler. C’était vrai, déjà elle avait son congélateur exprès pour ses fraises. Moi, c’était la première fois que j’y allais. Alors les fraises, je les mangeais sur-le-champ. 

Je me fais rire là. Dedans-le-champ.

VI

Mes parents eux ce qu’ils faisaient - ils en mangeaient ou ils en cueillaient - je sais pas j’avais pas le regard développé dans l’extra-diégétique j’avais huit ans bon, ni un ni l’autre, je crois. Ils discutaient avec leurs amis. Jocelyne et Robert. Les grands ils se foutaient bien des fraises. Ils étaient venus parce que c’était l’idée de ma soeur. 

C’est la seule bonne idée qu’elle a eu à vie. Et comme l’idée était bonne je me dis peut-être c’était plutôt l’idée des enfants de Jocelyne et Robert qui étaient là habillés en enfants.

Et c’étaient les enfants qui étaient habillés en enfants... Pas Jocelyne et Robert. Eux ils étaient habillés en grands. 

VII

Le ciel était bleu et je le redis parce que les enfants des amis de mes parents étaient deux. Deux filles. Marcella et Marina. Elles rimaient ensemble. Moi ma soeur s’appelle Julie. Et moi mon nom ça finit pas du tout en i. Je sais pas pourquoi je dis ça mais, de toute façon, les noms de gars, ça finit jamais en i.

VIII

Une fraise dans ma bouche et je regardais Marina. Elle mangeait toutes les fraises qu’elle voyait. Même celles des autres. Une petite voleuse et elle avait douze ans comme elle savait m’exciter et j’ai pensé enfin, c’est mon premier amour enfin...

IX

Marina se tenait debout devant moi. J’ai pas regardé ses culottes courtes. Je les ai longtemps pas regardées. Longtemps pas regardées et le temps a passé pendant que je les regardais pas. Déjà, il fallait rentrer. Je voulais pas partir. Et quand j’ai su que Marina voulait pas partir, je voulais absolument pas partir.

Elle s’est jetée sur moi comme du bonheur. Elle disait couchés comme ça, les fraises vont nous cacher et on va pouvoir rester plus longtemps au champ. J’étais d’accord. Évidemment que j’étais d’accord. Je disais rien, j’avais huit ans. Si j’avais connu la phrase « qui ne dit mot consent » à cette époque-là, ça m’aurait fait quelque chose à dire... Mais là non.

X

Je sentais sur ma joue le long souffle de Marina et la saveur-fraise. Chaude comme les petites feuilles au soleil et les jolies fraises presque bouillantes. 

Elle était étendue au-dessus de moi. Comme un ciel qui a le droit de pas être bleu. 

Elle poussait un rire. Et un autre rire. Dans sa main une poignée de fraises et elle a tout mis dans sa bouche. J’ai pas regardé ses lèvres. Ses lèvres très rouges et mouillées, remplies comme des joues pleines de fraises mais j’ai pas regardé ses lèvres et elle m’a vu les pas regarder.

Elle m’a craché un pépin.

XI

Une fraise est tombée sur mon front et c’était pas un pépin. C’était ma stupide de soeur qui me lançait les fraises les plus laides de son panier parce qu’elle faisait son ménage. 

- Mes paniers sont pleins! On s’en va! Mes paniers sont pleins juste de bonnes fraises parfaites! On s’en va! qu’elle criait comme un con. 

Ma soeur était très conne. Elle était très conne et elle criait comme un con.

XII

Soudain il a fait un peu froid et j’ai vu l’automne, la mort d’une feuille octobre 93. J’ai vu mon je-m’ennuie-de-toi-Marina de 94 et ma solitude-super-nintendo de 95. Mon angoisse de 96, mon stress de 97, ma frustration de 98, ma panique de 99, ma débauche de 00 et ma déception de 01, ma colère de 02 et ma rage de 03 ; mon apocalypse de 04, étendue jusqu’à 05, ma renaissance ratée de 06, puis mon suicide raté de 07. Ma re-rage de 08 et enfin, faut se rendre à l’évidence, mon manque d’amour de 09. 

Faut se rendre à l’évidence, j’ai jamais eu de deuxième amour...

XIII

Aujourd’hui, le ciel est bleu. Je le re-redis parce que... Parce que j’ai jamais dit qu’aujourd’hui le ciel était bleu. J’ai jamais eu une très bonne mémoire, mais je sais que j’ai jamais dit qu’aujourd’hui le ciel était bleu.

Il pourrait pas être autrement... Les fraises sont pas presque bouillantes sous le soleil. Elles sont bouillantes. J’en ai mangé une... Une seule c’est promis. 

XIV

Cette fois, je fais mes réserves... Je ferai pas comme la première fois non cette fois je fais des réserves j’en aurai pour longtemps je vais les congeler j’ai déjà mon congélateur exprès pour mes fraises.

XV

Je respire sur le champ. Je suis heureux. Plus que jamais. À vrai dire, je n’ai jamais été heureux avant aujourd’hui. Jamais. 

Ah si, peut-être, une fois, au milieu du champ de fraises... Ça, ce souvenir-là... et aujourd’hui...