16 janvier 2007

Humour bleu

Rien à dire.

– J’entends des voix. Et je dois être aussi folle qu’un écrivain fou. J’entends des voix !
– Vous entendez des voix ?
– Oui, des voix, détestables, comme des fantômes !
– Elles ressemblent à quoi, ces voix ?
– Hé bien… en fait, c’est toujours une voix très claire, très énervante et…
– Et vous ne l’aimez pas, cette voix ?
– Chut !... Ah ! Je l’entendais, à l’instant ! Taisez-vous ! J’essaie d’entendre ce qu’elle a à me dire…
– …Hé, je n’ai pas à me taire, c’est vous qui êtes venue me parler !
– Fermez-la !... L’avez-vous entendue ? Écoutez-la, cette voix qui me parle…
– …Qu’est-ce qu’elle vous dit, la voix ?
– Argh ! Elle me parlait, encore ! Cessez de l’interrompre ! Elle me disait qu’elle ne veut pas se taire ! Qu’elle ne se taira jamais !
– …Voulez-vous que j’appelle mon psy ?
– Taisez-vous ! Vous m’empêchez d’entendre. La voix me parlait d’un psy, et c’est mauvais signe. Je suis certaine d’entendre une voix, seulement, vous parlez en même temps qu’elle !

Masturbation.

– Vous savez pourquoi les gens ne se masturbent jamais en public ?
– Non… vous, vous le savez ?
– Non plus.
– Alors, pourquoi vous me le demandez ?
– Bah, pour savoir.
– Et là, vous le savez ?
– Toujours pas.
– Si ça vient, vous me le direz ?
– C’est juré.
– Merci.
– …Oh là, maintenant, je crois que ça vient.
– Ça vient ?
– Oui. Et c’est venu, c’est sorti, mais je ne sais pas où c’est allé !
– Quoi ? Vous vous êtes masturbé ?
– Bah, oui.
– Pourquoi ? Vous veniez de me demander pourquoi les gens ne se masturbaient jamais en public !
– Hé bien maintenant je le sais. Les gens ne se masturbent jamais en public parce qu’ils préfèrent me regarder faire.

Dieu.

– Connaissez-vous Socrate ?
– Pas personnellement…
– Paraît qu’il aidait les gens comme vous.
– Comment ?
– Paraît qu’il parvenait à leur faire dire n’importe quoi.
– Hein ?
– Commençons.
– Admettons ?
– Prout et Proust sont en bateau. Proust tombe à l’eau. Qu’est-ce qui reste ?
– Prout ! Il reste Prout, haha, d’accord, jusque là Socrate était drôle.
– Chut. Prout tombe à l’eau. Qu’est-ce qui reste ?
– Euh… il reste le bateau !
– Et le bateau coule à la mer. Qu’est-ce qui reste ?
– La mer ?
– Bravo. Et la mer s’assèche à cause du réchauffement de la planète. Qu’est-ce qui reste ?
– … La planète !
– Voilà. Et un météorite fait sauter la planète, qu’est-ce qui reste ?
– À quoi vous jouez, là ? Vous détruisez tout ?
– Répondez. Qu’est-ce qui reste ?
– Je ne sais pas… le météorite ?
– Peut-être. Alors le météorite se désagrège avec le temps. Qu’est-ce qui reste ?
– L’univers, il reste l’univers.
– Et l’univers s’éteint, pouf, parce que… parce que j’en décide ainsi ! Alors. Qu’est-ce qui reste ?
– Il ne reste plus grand-chose… pas d’humains, pas d’univers, il reste… ah, oui ! Une chose ! Il reste Dieu ! Haha, je suis fort à ce jeu.
– Ah ! Et si vous, vous décidez que Dieu s’éteint, pouf ! Qu’est-ce qui reste ?
– Là, je ne sais pas ! Je ne sais plus… !
– Réfléchissez.
– J’essaie… j’essaie… je ne vois rien. Disons qu’il ne reste rien !
– Bien. Ça leur prend toujours du temps, mais ils finissent tous par le dire. Sans Dieu, il n’y a plus rien.

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