30 septembre 2011

Sur l'imagination

Mon imagination ne fait pas d’histoires. Elle crée des possibilités. Il y a une différence. Si j’avais le choix de me marier avec quelque chose, ce serait avec mon imagination. Je lui ferais l’amour comme à des milliers de monstres, après quoi elle accoucherait de milliers de romans à qui je dirais de sortir de chez moi : mes chers petits romans, je vous le dirais comme ça, que je n’attendrai pas que vous sachiez marcher pour vous mettre sous la pluie, pour voir si dehors vos pages mouillées savent encore trouver les mots pour dire à votre maman que vous l’aimiez.



Je sais qu'évidemment ma dame imagination ne me laisserait pas vous mettre à la porte comme ça. Chaque fois que j’écris, elle intervient sur moi pour ne me laisser imaginer que ce qui s’imagine. Elle joue avec mes mots, ma boue et mes ordures, puis elle nettoie la crasse entre mes doigts comme si elle m’aimait, comme si elle avait le plan intime de me rendre meilleur.



Je le dis quand même : je ne veux pas de roman. Un roman est un film où il n’y a que des sous-titres, un truc auquel il manque un autre truc. Je n’en veux pas, d’enfants. Je ne veux pas écrire que je ne veux pas d’enfants, je veux écrire que je ne veux pas écrire de roman. Voilà.

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