17 septembre 2011

La baise des enfants

À savoir la différence qu’il y a entre un museau et un fuseau, je dirais que les museaux savent reconnaître les lieux et les fuseaux les heures. Je ne me suis jamais demandé qui, des musées ou des fusées, savaient mieux reconnaître le temps. Mais à choisir, je dirais les fusées. Elles ont à tout le moins la forme phallus et l’idée exacte de ce que l’âge est, quand le pénis veut percer l’atmosphère d’une autre pour entrer là où il faut.



Mais entre toi et moi, la différence, ça j’ignore. J’ai le pénis, toi le vagin. Je dirais que toi, tu as les idées, et moi le pénis. Et toi tu as l’amour, et moi le pénis. Et tu as de l’ambition aussi, beaucoup d’ambition, et moi le pénis.



Si les enfants ne font pas partie de tes ambitions je ne vois pas ce que je fais là avec toi avec les plantes, l'asphalte et toi, et moi le pénis. Mais si jamais tu en voulais, je pourrais t’offrir un tas de choses : enfants, vêtements pour enfants, dîners au restaurant, pénis etc.



Ce qui est merveilleux dans tout ça, c’est que même si tu ne veux pas d’enfants, je peux quand même te donner les dîners et le pénis. Ça vient gratuit avec moi. Et ça sera gratuit tant et aussi longtemps que tu ne me diras pas que tu détestes les enfants. Le jour où tu me le diras, là peut-être, je commencerai à te charger le temps que tu passes sur mon pénis. Dix sous la minute. C’est le tarif étudiant. Pas cher. Chaque soirée avec moi, j’ai calculé, coûte environ un dollar, et au bout d’un mois, j’ai assez d’argent pour payer ton repas au restaurant.



Au restaurant, tu pourras manger tout le foie gras que tu voudras, crabe ou homard, tartare, brochettes, pénis, ce que tu voudras. Tu seras libre de fouiller dans mon pantalon avec tes souliers ou de me raconter ce que tu voudras, comme la fois où tu as vu ce professeur à la maternelle, cet ami aux cheveux gris, cette école, ce bureau, ce pénis. N’importe quoi.



Tu peux me parler de tout : de ton animal de compagnie, de son pénis qu’il a tout rouge, de ton papa, de son pénis à lui, de ton jardin et des concombres, toutes les courges du monde je m’en fous, pour vu que tu m’invites chez toi après le repas et que tu me fasses part de ton envie de faire des enfants.



Pour faire des enfants, maman m’a expliqué quand j’étais petit : il faut que tu entres ça dans ça. Elle pointait d’une main mon pénis et de l’autre son vagin. Elle disait : tu as les idées, et moi le vagin. Si tu veux des enfants, c’est ton idée. Tu n’as qu’à entrer ton truc dans le mien. Et alors ton enfant sortira de mon ventre et tu auras deux fois plus de vêtements d’enfant, deux fois plus de jouets, deux fois plus de bonbons et enfin, c’est ça le vagin. C’est ça l’amour.



C’est ça l’amour. Tu as entendu? Elle a dit : c’est ça l’amour. L’amour, c’est mon truc dans ton truc. Mon pénis dans tes idées. Si tu n’as pas idée de le laisser entrer, je ne vois pas comment nous pourrions un jour avoir les vêtements d’enfants et les bonbons, les dîners et les jouets.



Moi je dis, si on veut tout ça, il faut le faire pendant la récréation. Ton professeur de maternelle ne nous verra pas. Il regardera ce qu’il aime, ses crayons, son papier, son cartable, son pénis. Jamais il ne verra le mien entrer là dans ce que tu as là. Et nous aurons les enfants qu’il faut pour s’habiller, et aller dîner au restaurant avec plein d’argent et des bonbons, et le jour où mon pénis deviendra dur nous en aurons des tas, nous en aurons tant que tu en veux des enfants.

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