17 septembre 2011

Monsieur Feu

Papa m’avait préparé tout un festin, je vous jure, matraques et maquillage, masques, cagoules, chaînes et objets phalliques, tout ce dont j’avais besoin enfin pour écrire l’histoire la plus sadique du monde. Je vous avais inventé des personnages comme vous les aimez, sexuels et avec du sang à peu près partout, sur leurs vêtements comme en-dessous. C’était déchirure sur déchirure, il y avait même un mec dont je m’étais inspiré de mon vrai papa pour le créer : il entrait des briquets dans l’utérus des jeunes filles avant de les allumer. Ça faisait Klaboum et le sexe des petites s’éparpillaient sur les lèvres du vieux vicieux que j’avais appelé Monsieur Feu, pour les besoins de l’histoire, rien que pour vous.



Monsieur Feu allumait toutes les demoiselles, on ne sait pas trop comment, je vous épargne ses stratégies de séduction mais, allez savoir pourquoi, tous les soirs dans son lit il y avait des jeunes filles tout ce qu’il y a de plus mince, dix ou douze ans, comme vous les aimez, et il leur faisait voir des étoiles comme jamais aucune maman ne serait capable de.



Il y avait, dans cette histoire, de grands moments de suspens, comme la fois où Monsieur Feu fouillait les magasins à la recherche de menottes pour enfant. C’était pour lui toute une péripétie, car les seules menottes qu’il trouvait étaient pour adultes, et elles faisaient deux fois la taille du poignet des jeunes filles qu’il ramenait chez lui. C’est grâce à une dame nommée Fatalia qu’il a réussi à se procurer des menottes d’enfant. Il avait rencontré Fatalia dans un magasin et, en échange d’une baise, elle lui avait donné les menottes dont son grand-père s’était servi durant la guerre pour tenir tranquilles les bébés juifs.



Vous auriez aimé ça, vraiment, les mots que je racontais pour expliquer que les petites filles frémissaient sur les barreaux du lit tandis que le gros Monsieur Feu se trémoussait sur elles. C’était à lire, vraiment, la grosseur du pénis que lui avait comparativement à la minuscule tête que elles avaient.



Mais bon, j’écrivais tout ça quand papa a tué maman avec sa matraque, les chaînes et tout le reste. Elle est morte dans l’orgasme, mais n’empêche, ça m’a coupé l’inspiration. J’ai déchiré les pages de mon histoire parce que oui, après tout, je suis humain. La mort de maman m’a fait paniquer.



Ce soir, papa m’a présenté ma cousine. Cloride. Il avait envie que je lui écrive quelque chose d’incestueux. Il m'a fait promettre que cette fois, même si ma cousine périssait sous ses ébats, je continuerais de raconter la violence avec laquelle mon célèbre Monsieur Feu torture ses victimes. J'ai promis que j'écrirais. Mais avant, il faut que je m'inspire du corps de ma cousine morte asphyxiée. Bientôt, ça viendra. Je me mettrai à écrire et vous saurez de quelle façon les testicules de Monsieur Feu en sont venues à bloquer la respiration de Miss Cloride.

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