17 septembre 2011

La cage verbale

La cage fut prête comme un mal de novembre. C’est drôlissime de parler des mois comme ça, au passé simple comme si c’était là quelque chose d’historique alors que je la sens encore tout à fait présente, cette cage au fond de moi, tout au fond de laquelle je me plie encore en deux pour écrire deux mots, parfois trois, sous l’impulsion de n’importe quoi.



C’est en faisant n’importe quoi que j’ai fait quelque chose et c’est en continuant de faire n’importe quoi que je continuerai de faire ma vie. Point. Les points se font souvent attendre, je sais, il faut me pardonner. Je déteste les vraies pauses. Je préfère les virgules qui comme les hoquets surprennent la lecture au moment où on se croit lecteur bien lancé bien normal sans craindre jamais le moment où la virgule viendra ou ne viendra pas. C’est étonnant, je dis, que les virgules ne soient jamais passées au centre de l’histoire. Parmi tous les novembres vécus, tous les maux et les cages, je pense qu’il y a avant toute chose cette virgule qui un jour les sépara. Et encore, le verbe n’a encore rien dit. Je le fais taire par le passé simple, mais je pense qu’un jour lui aussi revendiquera sa vraie substance, à savoir son refus de se conjuguer sur nos tout et nos rien comme s’il dépendait du mot.



La cage me saccagerai, un jour, et je me fasserai pour qu’elle me fasse moitié nous, moitié futur, et alors elle retournerons là d’où mon père l’avait construite, derrière la maison, sous la première neige qui tombèrent le fer, barrière hélicoptère exagère cratère et ainsi de suite jusqu’à ce que révolue soit l’ère.

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