17 juin 2009

Paris - Erquy




Tu t’inquiétais à savoir notre voyage ; j’ai dit quel voyage tu m’as dit celui-là j’ai dit quel ; celui de Bretagne et d’Angleterre je me suis tu ; tu t’es toi et les lumières sur une rue ce sont allumées pour toi j’ai dit pourquoi ; parce que je ne voulais plus respirer un moment trop fort, quand c’est trop fort je cesse tout et l’émotion, quand c’est trop fort je cesse l’émotion et ce qui vient avec ; j’ai dit c’est-à-dire la respiration et j’étais à dire la respiration quand tu as dit deux hublots ; j’ai dit quoi? 

Deux hublots pour nous deux tu as dis nous en voulons deux pour une seule avion j’ai dit ; deux hublots pour deux personnes c’est un peu trop ne pourrions-nous pas regarder au-travers du même? ; semble-t-il non, tu as dit il me semble que non.

J’ai pleuré.

Le soleil se levait sur les travers de ce que le hublot me renvoyait d’opaque et de non-bombé et les dernières mouettes s’effrayaient au loin six pieds sous-ciel je priais ; que l’avion demeure et que ma demeure avionne ; tu m’as dit tu dis de ridicules choses j’ai dit tes choses sont ridicules nous nous sommes bien entendus et tu as mis une chose, un fond de teint sur ta peau exaspérée par le stress des manoeuvres je t’aime.

J’ai ri.

De curieux mouvements provenaient de ma cuisse et j’ai pensé pisser puis j’ai pensé à ma vessie puis j’ai pensé je n’ai point envie de pisser alors de quoi ai-je envie j’ai pensé ;

de toi ; j’ai tourné la tête mais il n’y avait que ce soleil levant qui roulait sur moi, m’aplatissant sur le sol comme une langue morte par terre et j’ai dit hé, que fais-tu soleil, à m’aplatir alors que tu te trouve à des éternités dans les nuages?!

J’ai dormi.

Et sur le ciel j’ai crié sans voix qu’il me fallait te revoir, et que s’il ne se devait pas il se fallait j’ai prié ; te revoir à Paris mais tu n’y étais pas ; débarqué de l’avion je t’ai cherchée ; vers la Bretagne j’ai cherché quelques trains qui déversaient de la masse et j’y suis embarqué tout à fait naïf, tout à fait naïf porté par le rouage de la rail et fin de compte me voilà à Erquy en une ville dont j’ignorais l’existence.

En cette ville, pourtant, ton visage m’apparaît indemne et radieux malgré le manque de soleil, malgré la naïveté te voilà. Tu viens me chercher comme l’enfant que tu n’attendais pas. Et je t’attends, comme la mère que je n’ai jamais attendue.

Punch.

2 commentaires:

William Drouin a dit...

Appréciation de l'auteur : * *

Charlotte Gautier a dit...

lol j'aime bien celui-là :)

Chute.