27 octobre 2009

Teinte cigarette breuvage






« Si vous jetez une cigarette allumée dans un verre d'eau, l'eau se colore et sa couleur ressemble à celle de la bière. Plus vous en jetez, plus l'eau se teinte. Ainsi, à la deuxième cigarette, vous avez une bière rousse et à la troisième, un verre de Ricard. Et ainsi de suite jusqu'au verre de Coca-Cola. Prenez garde toutefois de ne jamais boire la substance obtenue, et de vider le verre dans les toilettes lorsque la consistance s'apparente à celle de la mélasse. »

William Drouin
4 août 2009
Paris.


L'Homme Révolté

Quelques mots



Me remontent à la tête quelques mots que j’avais écrits lorsque j’avais écrit quelques mots et que j’avais dix-sept ans : j’avais écrit ces quelques mots qui désignaient quelques autres mots, et ces autres mots dont je vous parle, avaient beaucoup plus de sens que ces quelques mots que j’écris lorsque je tente de me remémorer les quelques mots que j’avais écrits ce jour-là. Le jour de mes dix-sept ans. J’écrivais quelques mots, sur une simple feuille, quand Najia est arrivée derrière mon épaule pour lire ces quelques mots qui parlaient d’elle. Ces mots la décrivaient en quelques mots, trois ou quatre, pas plus, la laissant paraître beaucoup plus belle que tous les quelques mots du monde. À vrai dire, elle était beaucoup plus jolie que les quelques mots que j’avais écrits. C’est pourquoi j’avais effacé sur-le-champ les quelques mots écrits, pour en écrire d’autres. Un groupe de mots bien différents qui semblaient décrire mieux les quelques mots nécessaires pour décrire la beauté de Najia. Trois ou quatre mots, pas plus. Et j’avais effacé encore ces quelques mots, peu satisfait du résultat de mes mots, pour en récrire d’autres dont je n’étais pas plus satisfait. Finalement, j’ai gardé une page blanche. 

Najia s’est penchée sur moi pour me dire quelques mots. Et ces quelques mots, je serais incapable de les transcrire, car ils me paraissent plus beaux que tous les quelques mots que je pourrais écrire. Ils ont été quelques mots chuchotés, secrètement, depuis sa bouche jusqu’à mon front. Au moment où elle a dit ces quelques mots, j’ai tenté de les écrire. J’ai écrit quelques mots qui ce sont perdus sur la page. Elle m’a embrassé. Et moi, j’ai chiffonné la page sur laquelle j’étais en train d’écrire quelques mots. L’amour d’une vie. Peut-être. De toute façon, ces quelques mots demeureront toujours introuvables, car la page qui contenait ces mots, nous avons fait l’amour dessus.


L'Homme Révolté

Le jeu du dictionnaire : je roule les dés!




Je roule les dés.

Et je débute en disant d’emblée que j’ai débuché plusieurs débuts mais que ces débuts dénichés n’étaient pas assez décadents pour être décrits dans ce débris de décalages que je fais déborder au-delà de mes dérives ; non je ne débloque pas, j’ai décidé de dévier de mon débit et de me débarrasser du défaut par lequel je me dédouble et me dégoûte. Je me dégoûte. À force de déblatérer debout comme un débile qui se débat contre son propre dédoublement, j’en suis venu à me détester et à déclarer mon propre décès. J’ai beau me dédier les plus belles débauches, les déboires que je décris ici me déplairont toujours, et cela, peu importe les démons qui se déchaînent en un seul de mes déluges. J’écris en déluges, mais je ne fais que déplacer ma propre dépouille, et plus je la déplace, plus je déblaie, comme en décembre. Et plus je déblaie, plus je découvre les détails de ma dépouille. Et plus je découvre, plus je détruis. À force de me démolir, il ne reste de moi qu’une détresse qui déboule le long de mes dessous. Jamais je ne déboucherai vers ailleurs, jamais je ne décollerai vers la détente délicate. Je me dévoue pour le désordre. Et ce que j’en déduis, c’est que je devrais déguerpir avant que vous me le demandiez. Mais je n’ai jamais voulu déranger... seulement dépasser mon propre dégoût de moi-même.


Tzara Rose

Les shoes scrapés




Il aimait les patates pilées et me frapper. C’était son hobby. Un peu comme moi je fais des puzzles. Lui, adorait lorsque je courais autour de lui lorsqu’il tondait la pelouse de la cour. Il avait élaboré un système très particulier : il tondait la pelouse de telle façon que, à n’importe quel moment, il pouvait bifurquer à gauche ou à droite pour me raser le pied, sans jamais que ce geste soit soupçonné d’agression volontaire contre ma petite personne. Les chemins rasés de la pelouse restaient toujours droits et carrés, et cela malgré ma chaussure coincée dans l’hélice de la tondeuse. Mon père n’avait rien à se reprocher. Il disait qu’il était en train de couper tout bonnement la pelouse et que je m’étais mis soudainement le pied sous l’hélice. 

Ce jour-là, la tondeuse de mon père avait décapité mes chaussures de marque 301 : des chaussures que j’avais demandées pendant des années et que j’avais finalement reçues en cadeau pour l’anniversaire de mes huit ans. Et le lendemain de mes huit ans, mon père les décapitaient avec ses hélices mortelles. 

Ce n’était pas tant le risque d’avoir perdu un orteil que je pleurais que la perte réelle de mes 301. Quand ma mère est sortie de la maison pour demander ce qui s’était passé, mon père a bêtement répondu que je m’étais foutu sous sa tondeuse. Et moi, je suppliais ma mère de recoudre mes chaussures, comme si c’était possible. Je me vois encore me diriger vers la poubelle du cabanon, chaussures en main, et jeter le seul cadeau d’anniversaire qui m’avait vraiment plu aux ordures. Je me suis dit que j’étais malchanceux, comme d’habitude, et je n’ai jamais accusé mon père d’être l’auteur de la catastrophe. 

Jusqu’à aujourd’hui. Comme ça, subitement, aussi subitement qu’un enfant qui se fout sous les hélices d’une tondeuse, je me suis mis à lui reprocher la perte de mes 301. Et je me suis mis à vouloir vengeance. J’ai beaucoup lu au sujet de la vengeance, mais aucun livre ne parle de la vengeance qui survient dix-sept ans après l’élément déclencheur. Pourtant, cette vengeance existe et je peux en témoigner. À 25 ans, dix-sept ans après la mort de mes 301, j’ai décidé d’agir. J’ai attendu l’anniversaire de mon père, le 28 juillet 2010, et j’ai couru lui acheter une paire de chaussures, fabriquée par un grand couturier, à 3200$. Vous ne rêvez pas. C’était bien le prix. 

Je lui ai offerte le soir même, sous un emballage ridicule de petits clowns et de ballons colorés. Mon père, comme à chaque anniversaire, faisait un feu dans la cour arrière. Je suis allé le voir en lui tendant le paquet. Il l’a ouvert et, avant même de lire le nom du couturier, il a éclaté en sanglots. J’ai su que le cadeau lui faisait plaisir. Et que cela lui fasse plaisir me faisait très plaisir. Je me suis rappelé ma réaction devant le cadeau de mes huit ans. Elle était sensiblement la même que celle de mon père. Puis, je me suis souvenu de ma déception lorsque mon père avait bousillé cette joie. Une déception que mon père, lui, n’avait jamais vécue. Je ne me suis pas attendri devant la joie de mon père. Il aurait eu beau pleurer toutes les larmes de joie de son corps, je ne l’aurais jamais laissé s’assécher avant qu’il ne ressente la déception de mes huit ans.

Puis il a dit, entre deux sanglots :

- Pardonne-moi si tu savais, je m’en veux j’arrête pas de penser à cette journée-là depuis que c’est arrivé!...

J’ai pris les chaussures à 3200$ dans mes mains. Mon père a mis les mains dessus. J’ai tiré de mon côté, et mon père lui aussi tirait pour les ramener vers lui. J’ai tiré plus fort, mais c’est mon père qui a gagné. Les chaussures lui ont resté dans les mains, alors que moi, j’ai reculé de quelques pas en arrière. 

- Elles sont à moi! qu’il a dit. Je fais ce que je veux avec!

Fin no. 1 : Il les a foutues dans le feu. Et ce soir-là, on est restés assis à discuter devant les 3200$ qui s’envolaient en fumée dans le ciel d’été. Et tout compte fait, je me suis dit : c’est très peu cher payé pour une vengeance qui se termine si bien...

Fin no. 2 : Il les a foutues dans le feu. Il a empêché ma vengeance en se vengeant lui-même des actions qu’il a commises par le passé. Je n’y ai rien compris. Enfin, à tout le moins, ce que j’ai compris c’est qu’il a esquivé ma propre vengeance. Et c’est de cela précisément que je dois me venger.

Fin no. 3 : Il les a foutues dans le feu.

26 octobre 2009

Cagoule pour Émilie

Émilie

Tu as des yeux de congé, des perles roses.
Une cessation de souffrance dans un body contre lequel j'aime grelotter.

Émilie

Ton poil me chatouille, arrête de me faire rire, j'ai morvé sur ton pantalon. Bon ça y est tu me chicanes encore. Émilie y a vraiment pas moyen d'essayer de te faire plaisir faut toujours que tu te choques.Respire un peu par le nez. C'est pas si terrible tes narines. Sont pas grosses comme la chienne à Jacques.

J'ai morvé sur ton pantalon. Mais c'était pas un Adidas. Je vois pas pourquoi tu deviendrais folle. T'as jamais eu de Adidas. Pis t'as jamais été sportive. T'as certainement pas commencé aujourd'hui. J'ai pas vu de running shoe spécial sur le tapis de la porte d'entrée en rentrant. J'ai pas vu d'espadrille de course. J'ai pas vu de sabot de cheval. En tout cas j'ai pas vu tout ce qui pourrait servir à faire un mouvement de pied semblable à celui d'une course à pied. Faut pas virer fou. Moi je dis que tu devrais arrêter ça, les Adidas pis la course à pied pis te recycler dans la vente de cosmétique Émilie. C'est plus ton genre de te regarder dans les miroirs. Tu t'amuserais toute la journée pis ça permettrait aux femmes de tâter des bâtons de rouge à lèvre. Pis moi je suis pour les femmes qui tâtent les bâtons de rouge à lèvre. À condition que les bâtons soient dans leur sacoche. Sinon ça fait un peu bizarre pis j'aime pas ça les affaire bizarres. Moi, faut que ça reste normal. Des cheveux normal, des yeux normal, rien de fucké. Comme ta mini-jupe Émilie est un peu trop fucké, moi je la modifierais un peu... je lui ajouterais un peu de fleurs parce que franchement, cinq fleurs sur une jupe, ça fait dur, ça en prend au moins dix. J'ai été dans les magasins et j'ai fait la moyenne : la moyenne c'est neuf fleurs par jupe. Pis j'ai arrondi à dix. Comme dans les mathématiques. J'ai suivi mes cours ça paraît. En tout cas, j'ai suivi le cours où ils arrondissaient... C'était le seul cours utile parce que c'est super utile d'arrondir, ça va plus vite. Si un TGV était capable d'arrondir, je suis sûr qu'il irait beaucoup, beaucoup, beaucoup exposant dix plus vite. C'est grave. C'est très grave la vitesse. Moi, la course à pied, ça me fait peur. Je me dis que si on se mettait à courser, ça pourrait devenir une vie de fou. Tu imagines, tous les coureurs dans les magasins. Je pourrais même pas m'acheter ma tuque en paix. Je me suis acheté une super belle tuque. Elle couvre bien le visage. Le gars au magasin me disait que c'était une cagoule. Mais les trous des yeux m'arrivent dans les narines. J'ai dit non c'est une tuque avec des trous de narines. Et curieusement aussi, dans ma tuque, y a un trou pour que mon menton respire...

Depuis que j'ai ma tuque, je cours plus vite. Ça doit être à cause des trous de ventilation. Comme sur les chars. J'ai couru deux arrêts stop en trente secondes. Ça, c'est pas mal plus vite qu'une fille en talons hauts. Mais c'est normal parce que, dans les talons hauts, y a pas de trous pour les mentons...


Tzara Rose




Jésus

1. Jésus aime les hommes.
2. Jésus marche sur l’eau.
3. Jésus n’a jamais rien dit contre l’art.

Jésus est un adepte du patinage artistique.

L'estomac de Farèh Sazbandès

- Hey Rinko! Tu te ramènes ou je te fous une taloche! Rinko! Qu’est-ce tu fous Rink! Rink!

Rinko Sazbandès est mort. C’est un fait. On n’y peut rien. Tu peux y réfléchir pendant une décennie, ce sera une belle décennie perdue à réfléchir sur le fait qu’on y peut rien. C’est un fait. Rinko Sazbandès est mort. C’est un cycle bien connu. Ce qui survient vient un temps, ce qui perdure dure un peu... mais ce qui reste ne reste jamais. Oublie les morts. Le temps s’égoutte drôlement. Les livres d’histoire n’écriront rien à propos de Sazbandès. Pourtant, il t’a sauvé la vie en 92. Mais les livres n’en diront rien. Il a tué pour la liberté de son frère. Mais il sera surtout reconnu pour avoir été tué en échange de la liberté de son frère.

« Tué par MarcÈio Albanze. Un grand meurtrier. Un meurtrier notable, extraordinairement intelligent, un génie! Un grand statège! Le nouveau Clyde Barrow quoi! »

- C’est pas Rinko ça. Rinko! Qu’est-ce tu fous Rink montre-toi...

Tu cherches ton frère. Normal que tu aies peine à le reconnaître. Mais tu l’as déjà croisé. C’est lui, tout cramé, défiguré par la bombe. Regarde, dans le squelette, dans les orbites, à l’endroit où se trouvait ses yeux. Si tu regardes bien comme il faut, les miettes de ses pupilles. Les cendres de ses iris. Un peu de bleu.

- Rinko! (de la rage)

Tu peux venger ton frère en tuant Albanze, ou tu peux t’asseoir et pleurer la mort de ton frère. Si j’étais toi, je tuerais Albanze, parce que si tu ne le fais pas, il deviendra un meurtrier super célèbre et tout le monde l’aimera.

- Bonjour Madame, puis-je rencontrer Monsieur Marcìo Albanze s’il vous plaît? J’ai quelque chose à lui proposer...

Tu t’y prends de la mauvaise façon, à mon avis. Tu aurais dû attendre Albanze à la sortie de la banque plutôt que de demander à le rencontrer dans son bureau. On ne sait pas quel flingue il peut garder dans son tiroir.

- Ta gueule Estomago... Holà Marcìo! Cómo va? La salud es buene?

Albanze est impressionné par ton espagnol. Il se demande pourquoi tu ne parles plus français. Avec un peu de chance, il pourrait croire que depuis la mort de ton frère, tu es un des leurs. Mais faut pas le prendre pour un con. Il a déjà ouvert le tiroir.

- Correa caer! Tienen sobre mi!

Tu sors une bouteille d’alcool. Tu lui en offres. C’est quoi? Tequila? Donne-m’en un peu. Allez, fais couler. Non, n’en donne pas à lui. Garde ça pour toi et moi. Dans un coin, tranquille, on pourrait boire ça ensemble. En français.

- Hey, won’t you share it, Farhè?

Non, don’t share that Farhè! Tu m’en donnes à moi! Allez, Farhè, tu verses tout ça dans ta gorge à toi! Et je m’occupe du reste! Pense à moi! Pense à ton estomac! J’ai bien envie de m’étourdir un peu! De toute façon, t’as vu le mec? Il sort d’un film des années 90. Laisse-le faire. Allez, donne-moi ça. Oui, c’est ça, bois-en. Voilà. Comme un grand garçon. Peux pas dire que fait pas de bien! Hé le con d’Albanze! Tu sais quoi? T’existes pas! J’ai pas envie de dire que t’existes alors toute cette histoire c’est de la merde. Alors excuse-nous, mais Farhè et moi, on va aller s’amuser avec la bouteille dans le parking en bas.

Non mais c’est vrai. Écoute-moi bien, Farhè, j’ai créé ce personnage de toute pièce. Pour m’amuser un peu. Mais je ne savais pas que tu avais une bouteille de Tequila sur toi. Ça change tout! Écoute : ton frère n’est pas mort. J’ai inventé sa mort. Elle est écrite, mais elle n’est pas réelle pas du tout elle est rien tu sais tout va bien! Tu m’entends?! Ton frère il est pas mort il est super vivant pleine forme pif paf et ça sert à rien de tuer cet homme! Si je t’ai dit de le faire tantôt, ouais c’est vrai je t’ai suggéré de le faire, mais c’était juste pour m’amuser un peu parce qu’on s’ennuie parfois tu connais ça, l’ennui tu connais ça... hein Farhè que tu connais ça! Farhè? Redonne un peu de tequila! Farhè! Tu te ramènes ou je te fous une taloche! Farèh! Qu’est-ce tu fous Far! Far! Quoi il t’a tiré? C’était un coup de flingue ça? Hé merde! T’aurais pas pu mourir avec la bouteille dans la gueule, toi? ah...



Tzara Rose

Amourdinateur




J’aimerais vous dire que ses yeux étaient de la couleur de mon clavier. Que ses mots m’éclairaient comme un écran d’ordi. Que sa face ressemblait à un b ou à un o. Que son doigt était exactement aussi large que la spacebar de mon clavier. Que ses cheveux avaient de jolis dégradés, comme le fond de mon écran, et que son toupet coupait carré. J’aurais aimé vous dire qu’il s’allumait, qu'il s’éteignait, et qu’il se redémarrait par lui-même. Qu'il ne se transportait pas facilement dans une petite mallette rembourrée noire. Qu’il se donnait du jus lorsqu’il n’avait plus d’énergie. J’aurais voulu vous dire que je surfais avec lui. Que je visitais des sites étranges. Que je me masturbais devant lui et qu’il me chantait des chansons sur lesquelles je dansais. 

J’aurais aimé vous dire qu’il donnait toujours l’heure juste. Qu’il me filmait et m’enregistrait. Qu’il publiait, sur Internet, mes textes et mes photos parce qu’il aimait ce que j’écrivais et la façon dont je posais. J’aurais adoré vous expliquer de quelle façon il oubliait si rapidement tout ce que je foutais à la corbeille... Sa manie de tout surligner, de tout crier en majuscule... J’aurais aimé vous parler de la façon qu'il avait de faire boguer mon univers lorsqu’il boguait...

Mais il est mort. Ça fait un an aujourd’hui. Rien ne sert d'en parler. Il s’appelait Drustan et je ne regrette qu’une chose : m’être attachée à un être humain...


Tzara Rose

Les fous et les petits fours




Les fous se foutent bien d’être fous. Ils se foutent bien des autres fous et même, ils se foutent bien d’avoir l’air fou et cela, même s’ils foutent parfois des tapes aux foufounes des folles. Mais les fous ne fourrent pas ces folles, non ils préfèrent fourrer les petits fours fourrés que les folles leur font. Les fous ne bafouent pas leur folie : ils fondent pour ces petits fours et font de leurs foulards des fouets qui fouettent, de leurs phalanges jusqu’au plafond, la fourche des petits fours. Les fous les plus fougueux d’entre eux frémissent pour les fossettes de ces petits fours et, sous les fougères, ils fouillent entre les foufounes du petit four fourré. C’est là, en fin de compte, un vrai fouillis auquel même le four le plus fumant reste parfaitement fermé!



Tzara Rose

21 octobre 2009

Les singes




1. Les singes sont des êtres altruistes
a. Les singes aiment manger les poux de leurs semblables
b. Les humains ne mangent jamais les poux de leurs semblables

2. Les singes mangent santé
a. Les singes mangent beaucoup de bananes.
b. Les humains mangent beaucoup de frites.


3. L’important, c’est de faire attention aux autres et à soi mêmes.
a. Les singes font attention à eux-mêmes car ils mangent santé.
b. Les singes font attention aux autres car ils mangent leurs poux.

4. Les singes sont parfaits.


Tzara Rose

Ceci est le 301ème texte du blog





J’ai su que ceci était le trois-cent-et-unième texte du blog Plus écrivain que mort, alors je me suis dit, je vais écrire quelque chose de très correct, très sensé, vous savez, je me suis efforcée d’écrire quelque chose de valable. Alors voilà ma valeur.


Démonstration 1.

1. J’ai les fesses rondes. 
2. Un pénis, c’est droit.
3. Un pénis ne pourra jamais entrer là.

Démonstration 2.

1. J’ai la chatte plus ou moins droite.
2. Il a le pénis plus ou moins droit.
3. Qui donc pourrait entrer là?

Démonstration 3.

1. J’ai la bouche ronde.
2. Mes fesses sont rondes.
3. Pourtant, elles ne peuvent y entrer.
4. Je ne pourrai jamais dire que « du cul, j’en mange ».


Tzara Rose











De grands mots

J’ai reçu un coup de fil de mon orfèvre spécialiste
Il m’a demandé comment se portait mes factotums
J’ai dit bof, tout va
Mes factos, comme je les appelle
Me préparent un pemmican
Avec lequel je devrais tombé amoureux

Lorsque j’ai vu ce qu’il me préparaient

J’ai dit oh : c’est quoi ça, merde, du racahout?
Rien de fameux!
On dirait un accident puerpéral!
Je veux du sécable, moi!

J’ai fait le youpala
Entre la cuisine et le salon
Je les surveillais.

Ils m’ont répondu :
« On comprend rien quand tu parles. »

Digression romanesque no. Ah, les filles

- Non! C’est rien de drôle! Je suis tombé c’est tout... Mais arrêtez! Y a rien de drôle!

Des fois, y a des trucs pas drôles. D’autres fois, les trucs pas drôles paraissent drôles, dépend de comment vous les racontez. Cette fois-là, c’était Julien, le baquet de la classe. Alors ça, c’était drôle. Qu’il soit baquet, ça a toujours été drôle. Mais qu’il tombe dans les escaliers à la fin des classes, c’était magique. Quand on l’a vu commencer à débouler l’escalier, on a eu le sourire. Mais quand on l’a vu finir de débouler, on a eu une sorte de fin de sourire. Jusqu’à ce qu’il dise les premiers mots qui prouvaient qu’il était en vie. Alors là on a pu rire.

- Non! C’est rien de drôle! Il faut que je les monte et que je les descende... Mais pas en déboulant...

Alors il a remonté les escaliers, malgré la quantité incroyable d’élèves qui les descendaient pour se rendre aux casiers. Alors qu’il essayait de remonter, un groupe de trois lui est rentré dedans. Paf. Ils lui ont pilé dessus. Et le baquet s’est retrouvé écrasé en plein milieu de l’escalier par laquelle tous descendait. Et de voir sa gueule en sang, ça c’était marrant.

- Non!... C’est...

Alors il s’est relevé, le tenace. Il voulait absolument remonter les escaliers, même s’il se faisait marcher dessus. Finalement, il s’est rendu tout en haut, puis il s’est mis à redescendre les escaliers. La foule d’élèves l’a bousculé. Il a encore perdu pied et il s’est retrouvé sur le cul. Et ça, pour nous, c’était drôle.

- C’est rien de drôle! Je peux pas m’en aller d’ici avant d’avoir monté les escaliers trois fois...!

Alors il a essayé de remonter les escaliers. Mais il y avait les élèves du groupe d’éducation physique qui descendait avec beaucoup de rage. Ils l’ont ramassé. Et sa mâchoire, plaquée contre la rampe de l’escalier, c’était tordant.

- Mmph...!

Il a fini par redescendre, puis à remonter une troisième fois. Rendu tout en haut de l’escalier, il a osé barrer le chemin à Roxanne, la plus belle fille de troisième. Elle lui a demandé ce qu’il foutait là, tout en sueur. Il lui a dit qu’il devait descendre puis remonté les escaliers trois fois, sans quoi il ne pourrait pas sortir de l’école. Elle n’a pas trop compris alors il lui a expliqué :

- Ma mère vient me chercher mais... elle m’a dit que pour maigrir, il fallait que je remonte au moins trois fois tous les escaliers que je prends... Mais c’est vraiment, c’est quelque chose!..

Et Roxanne l’a embrassé sur la bouche. C’est bête. Nous on se marrait bien, mais bon. Elle a décidé, comme ça : des fois, y a des trucs pas drôles...

Digression romanesque no. 3




Je suis devenu un être odieux et j’ai honte de moi. Je ne suis plus capable de reconnaître l’orange. La couleur. La couleur sonne à mes yeux comme une étrangeté sans cohérence. Un symbole sans signifiant, une opacité insignifiante. L’orange est une couleur sans sens. Lorsque j’étais enfant, je me souviens, l’orange me rappelait les plaisirs d’automne, les après-midis dans les carrés de sable et mes jouets préférés. Maintenant, plus rien. Je vois une chemise orange et la seule sensation que j’éprouve, c’est l’incompréhension. Je me demande pourquoi cette couleur existe et je continue d’écrire. Comme une pauvre machine dépourvue de sensibilité et de nostalgie. 

Orange. Je me concentre. Mais rien. Orange, et j’ai beau redire la couleur, rien ne se crée dans mon esprit. Orange, orange, les feuilles des arbres sont oranges, ma poupée a une robe orange, les murs sont oranges, les tulipes oranges, les frigos oranges, non. Les oranges sont orange. Ça, oui, ça va. 

Les oranges oranges. Leur couleur me rappelle un goût particulier... Celui des oranges. Rien de bien nostalgique. J’essaie, du mieux que je peux, d’accorder la couleur aux souvenirs qui lui reviennent, mais les souvenirs associés à la couleur orange se sont effacés depuis longtemps. 

La devanture des maisons! Je me dis : c’est ça! Le soleil se couchait, et sur le bord de la route, les maisons blanches étaient devenues oranges! Le soleil étaient chaud, pâle mais chaud, et rougissait le toit des maisons. Voilà. Mais dès lors que je regarde la robe orange de ma poupée : rien. Ce n’est pas ça. Quelque chose manque! Une valeur que j’attribuais à la couleur orange s’est évaporée quelque part. Il faut absolument que je repasse, mentalement, tous les objets oranges que j’ai croisés au courant de ma vie, et que je découvre l’objet qui m’a fait perdre toute sensation vis-à-vis de la couleur. 

Tu prenais la pose et ta robe flottait. Orange.
faut faire une belle photo, arrête de niaiser!

Nous nous tenions devant la façade de la maison. Orange.
le coucher de soleil ça fait un super bon éclairage!

Non, rien à faire. La couleur orange, je l’ai perdue.

Digression romanesque no. 2



- C’est con ce que tu fais ressaisis-toi franchement, t’es quoi là, tu fais quoi là, t’es absurde mon pauvre c’est complètement ridicule non mais, ça rime à rien ce que tu dis, ce que tu fais, t’es carrément inutile je veux dire, c’est inutile ce que tu dis, ça ne veut rien dire, prends sur toi un peu, allez, et sors quelque chose d’intéressant de ta bouche merde, parle pour une fois, pour une fois, non mais avoue, avoue que c’est assez rare que tu sors quelque chose d’intéressant de ta gueule, hein, et je te dis pas ça pour t’humilier, je te dis simplement ça pour que tu te ressaisisses et que tu fasses quelqu’un de toi, non mais trouve ta voix, enfin, il est temps que tu fasses quelque chose de toi-même et que tu prouves au reste du monde que t’existes, d’accord je dis pas que j’ai prouvé que j’existais moi-même, mais je te demande juste d’abord de te relever de par terre et de marcher sur tes deux jambes, pour commencer va, allez un petit effort, et suffit ensuite de dire quelques mots cohérents les uns à la suite des autres et hop, on a une phrase, allez, sans blague, c’est pas sérieux ton truc, tu parles jamais, et moi je te dis fais quelque chose de ta vie, de ton vivant je veux dire, prouve aux autres que t’es là, dans le monde, allez, interfère avec les autres c’est tout ce que je te dis de faire moi, le reste je m’en balance, mais putain essaie de prouver que t’es un homme, essaie d’avoir des fréquentations je sais pas moi, essaie de te trouver une copine, essaie de gagner de l’argent, d’avoir un emploi, un statut social quoi!

Ouais, bon, j’écris...

- Tu m’étonnes. Et alors? Moi aussi, j’écris, j’ai des tas de journaux intimes et des tas de gens savent écrire, faut pas se leurrer hein, t’as l’air du type qui s’assoit sur ses lauriers et qui attend que tout lui tombe du ciel eh bah c’est pas comme ça mon chéri, faut s’activer, prends-moi par exemple, je suis partie de loin pour en venir au poste que j’occupe présentement et tu sais, dans la vie, faut jamais s’asseoir, faut jamais espérer que tout nous tombe du ciel car y a rien de moins certain que ton avenir et ton avenir, faut que tu le prennes dans tes mains et que tu le sentes, ton avenir il faut que tu le pétrisses, que tu le fabriques toi-même, prends-moi par exemple, je suis partie de rien tu vois, n’empêche, aujourd’hui j’ai deux enfants heureux et en parfaite santé et c’est ce dont je suis le plus fière, tu sais, que mes enfants soient heureux, c’est ce qui compte le plus pour une mère!

Ouais, bon, c’est pas que tu m’emmerdes là mais j’essaie d’écrire maman...


Digression romanesque no. 1




J’écris et je pense à mes petits enfants qui seront très bien élevés, cheveux blonds, yeux bleus, très avares de sucre et de fast-food et très bien habillés à la mode des années deux mil cent et je me dis, ouais, bon, j’écris et je pense à mes petits enfants qui liront ce que j’ai écrit dans les années deux mille et qui diront c’est quoi cette merde et je dirai ouais bon, j’écris et je pense, à mes petits enfants qui seront très bien élevés qui n’oseront pas me dire qu’ils ne comprennent pas ce que grand-papa écrivait lorsqu’il était jeune et je rirai un bon coup, je serai super vieux tsé peut-être mort alors qu’est-ce que j’aurai à perdre de crier comme un malade ce qu’il me reste de vie bon, ouais, je dirai bon ouais, hum je toussoterai hum et je dirai ouais bon, j’écris, que je pense à mes petits enfants qui me liront et qui resteront un peu pantois devant ce que leur grand-père a écrit et puis qui diront c’est de la merde ouais bon, c’est de la merde ce truc qu’ils diront c’est de la merde ce que tu nous fait lire papa pourquoi tu veux qu’on lise ça et le père dira ouais bon, c’est votre devoir de français les enfants, faut lire le texte de grand-papa, allez, courage et ouais bon, j’écris et je pense à mes petits-enfants qui me liront parce que c’est un « devoir » de me lire et tout à coup ouais bon, j’écris mais je me dis bof, fuck that.

L'amour du mourant





Je ne veux pas dire que je ne l’aime pas, je veux seulement dire qu’elle est différente de moi et que les différences ne me plaisent pas particulièrement. J’ai beaucoup plus de facilité à aimer ceux qui aiment ce que j’aime, que ceux qui aiment ce que je déteste. Et puisque elle, elle m’aime et que moi je me déteste, je dis seulement qu’elle fait partie du groupe de personnes qui aiment ce que je déteste. Je n’aime pas me faire aimer, voilà tout. Disons que j’aime ceux qui s’aiment, bien plus que je n’aime ceux qui m’aiment. Je comprends très parfaitement ce que ressentent les gens qui s’aiment, puisque je les aime moi aussi. Ainsi, sur cette ressemblance, il est beaucoup plus facile de bâtir quelque chose. 

Je ne veux donc pas dire que je ne l’aime pas, je veux seulement dire qu’elle m’aime et que je ne m’aime pas, et qu’il est difficile pour moi d’aimer celles qui aiment ce que je déteste. Il m’est donc difficile de l’aimer, mais ce n’est pas impossible que je puisse l’aimer. D’ailleurs, si je ne l’aimais pas, pourquoi est-ce que j’essaierais d’autant prouver que je ne la déteste pas? D’accord, c’est vrai que j’essaierais tout autant de prouver que je l’aime si je ne l’aimais pas, ne serait-ce que pour faire croire que je l’aime. Mais en essayant de prouver cela, je dévoilerais toute ma tactique. Et si je voulais réellement préserver le secret de mon non-amour envers elle, il ne serait pas dans mon intérêt de dévoiler les stratégies que j’utilise afin de conserver le secret. Il est donc évident que je ne l’aime pas pas, ou à tout le moins, que je ne la déteste pas. Je ne tiens pas à dire que je l’aime, mais je ne tiens pas non plus à dire que je la déteste. 

Je ne veux pas dire qu’elle m’est indifférente, non, je ne suis pas indifférent à elle, puisque j’écris à son sujet. Et pour qu’un auteur puisse écrire, il lui faut d’abord un sujet qu’il puisse considérer comme étant intéressant. Je la trouve donc intéressante. Assez intéressante, en tout cas, pour qu’elle me fasse écrire. Et puisque lorsque j’écris, je réfléchis, c’est donc dire qu’elle me fait réfléchir. Je dirais même qu’elle me fait penser (puisque le verbe réfléchir équivaut sensiblement au verbe penser) et que, puisque celui qui pense existe nécessairement, elle me fait exister. Et puisqu’exister, c’est vivre, j’irais même jusqu’à dire qu’elle me fait vivre. Je ne peux rien prouver de plus à son sujet. Il me semble que c’est déjà beaucoup.

Il est donc impossible que je puisse dire que je ne l’aime pas. Elle me fait vivre. Elle est la seule responsable de ma survie. Seulement, si moi, c’était la mort qui m’intéressait... Si seulement je voulais mourir, elle continuerait tout de même à me faire vivre. Et elle y prendrait probablement plaisir. Elle aime, elle adore se voir comme ma raison de vivre... Mais voilà le problème. Si elle aime que je vive, et que moi je n’aime pas vivre, la différence est trop grande. Je ne peux l’aimer si elle aime une chose que je déteste autant : vivre.

Je ne veux pas dire que je ne l’aime pas. Je veux seulement dire que je suis incapable d’aimer une personne qui aime me faire vivre alors que je souhaite mourir.

19 octobre 2009

Philosophie chinoise



J'ai récemment rencontré un écrivain chinois qui m'a expliqué le sens de l'écriture : « chaque mot doit être pensé par chaque auteur, et chaque auteur doit être pensé par chaque mot. »



Les rats ont peur des souris
William Drouin




William Drouin a peur des souris 
et des rats
Le rat

Tout le monde est fou




Le bruit commence et vous savez que je dirai la vérité. Vous savez que je connais tout de vous. Je sais ce que vous n’avez jamais osé. Et c’est justement ce que vous redoutez. Comme la barre que vous n’avez jamais osé poser sur le X du mot heureux, par crainte de former l’étoile... Je connais cette barre, même si vous ne m’en avez jamais glissé un mot. 

Vous savez que je dirai la vérité sur ce que vous êtes. « Hypocrites », premièrement, vous êtes hypocrites, cela va sans dire. Dès lors que je vous demande si ça va bien, vous me répondez oui. Alors je crois que la question de l’hypocrisie est close. J’ai bien prouvé que vous l’étiez. 

« Possiblement meurtriers », oui vous l’êtes. D’accord, il est peu surprenant que je puisse vous considérer comme tel, compte tenu de la réputation des êtres humains. Mais il est important de souligner le fait que vous puissiez être meurtriers : combien de fois avez-vous souhaité la mort d’un autre ; combien de fois avez-vous provoqué la mort de votre propre animal de compagnie ; combien de fois avez-vous fait rôtir un steak ; pendant combien d’années votre pays a-t-il été en guerre contre l’Irak ou tout autre pays? Oh là là, je crois que j’ai bien prouvé que vous étiez possiblement meurtriers... Mais qui plus est, j’ai déjà entendu un certain nombre d’entre vous dire, à plusieurs reprises : « toi, tu dis rien, sinon je te tue! »...

« Abuseurs », oui, combien de fois avez-vous abusé des autres pour faire tondre votre pelouse ; combien de fois avez vous abusé des connaissances du bolé de la classe pour parfaire vos devoirs de maths ; combien de fois avez vous abusez du chocolat lors de dépressions amoureuses ; des chips lors de soirées télé? Vous êtes de graves abuseurs, et ce n’est pas très difficile à prouver...

« Voleurs et manipulateurs », vous l’êtes aussi. En toute sincérité, dites-moi, combien de fois avez-vous manipulez votre frère ou soeur pour lui voler un privilège ; combien de fois avez-vous voler le bonbon de votre meilleur(e) ami(e) ; combien de fois avez-vous manipuler telle personne pour lui voler telle personne dont vous étiez amoureux(se)? Nul doute à cet effet : vous êtes voleurs et manipulateurs.

Vous vous demandez probablement pourquoi je vous qualifie d’autant de défauts. Pour cette raison justement, je m’apprête à vous complimenter : « Rusés », vous êtes rusés. Vous planifiez tout. Vous savez toujours où aller. Vous n’êtes jamais perdus. Votre sens de l’orientation est remarquable et vous parvenez toujours à surprendre vos meilleurs amis. Vous réussissez dans tout ce que vous entreprenez (la preuve : vos études) et vous avez raison d’en être fiers.

Le seul hic, dans tout ça, c’est que le crime que vous avez commis, j’aurai du mal à le défendre... Le jury s’en fout bien que vous soyez différents d’eux ou que vous soyez pareils. Moi, en tant que votre avocat, je tiens à vous le dire en toute sincérité : un « hypocrite possiblement meurtrier, abuseur, voleur et manipulateur », ça ne m’inspire pas grand-chose. Vous devriez plaider l’aliénation mentale. Vous avez beaucoup plus de chances...

« Aliéné mental », c’est vrai, combien de fois avez-vous osé pisser dans la toilette des gars alors que vous étiez une fille ; combien de fois avez-vous osé pisser dans la toilette des filles alors que vous étiez un gars ; combien de fois vous êtes-vous parlé à vous-mêmes ; combien de fois vous êtes-vous retrouvés à pleurer, tous seuls, dans une pièce close, repliés sur vous-mêmes ou les bras croisés, alors que personne ne pouvait rien faire pour vous ; combien de fois avez-vous dansé sur un seul pied ; combien de fois avez-vous été assez fou (folle) pour croire que cette fille (gars) était folle (fou) de vous. Franchement, je vous le dis en toute vérité, Monsieur le procureur, mon client est fou! Je plaide l’aliénation mentale! 

Mise en garde




MISE EN GARDE : VOTRE PROPRIÉTAIRE SAIT COMMENT ÉVACUER LES PLUS FAIBLES COMME LES PLUS SALES



Des gens qui n’ont pas d’école. Ils sont en vacances tout le temps. Ils se lèvent tard. Ils se masturbent tout le temps. Ils n’avancent pas. Ils ne font pas le ménage. Ils attendent que ça pue. Ils se font à manger mais ce n’est jamais très bon. Même s’il y a des légumes, ça goûte le cul. Alors ils se font du macaroni au fromage. Et ça pue le fromage dans tout l’appartement. Mais ils se réjouissent d’avoir toute la journée devant eux pour apprendre à cuisiner. Ils se réjouissent d’avoir l’avenir devant eux, mais ils se lèvent trop tard pour la lessive. Il est déjà six heures du soir. Leur lit pue. Ils ne lavent jamais les draps. Ils bâillent au corneille et espère décrocher un emploi comme poète, chanteur ou artiste peintre. 

Au début, leurs draps étaient blancs. Maintenant, ils sont beiges et huileux. Avec des miettes de pain dedans. Et ils continuent d’y faire l’amour, comme si l’amour voulait d’un nid aussi puant. Ils baisent comme des animaux. Ils ne vont pas à l’école. Ils croient tout savoir. De la vie, comme de l’amour. Mais la vie, comme l’amour, demande une certaine propreté. Ça, ils le savent, alors ils se lavent les mains après avoir bouffé leur sauté au poulet qui sent les Indes. Mais ils ne se lavent pas les mains après avoir fait l’amour. Ils mangent leurs ailes de poulet à saveur de sexe. Ils sucent leurs doigts. Et si du gras glisse sur le matelas, ils ne ramassent rien. Ils rient un coup et ne font rien. Ils ne font absolument rien. Ils sont fatigués. Ils sont épuisés d’avoir trop dormi. Leurs rêves les ont emportés. Ils se sentent lâchent. Plus ils dorment, plus ils dorment... Ce sont des animaux qui vivent sous terre. Dans des terriers humides et malpropres. À les sentir, on croirait qu’ils sont adeptes du compostage. Dans les chambres, partout, ça sent le Biodôme. Ils se complaisent. Leurs pieds sentent le pop corn. Leurs poils sont frisés et bourrés d’acariens. Leurs lèvres sont pâteuses. Lorsqu’ils bâillent, une mousse blanche et sèche se forme dans les coins. Leur mauvaise haleine emplit l’appartement.

Ils sont jeunes. Ils ne vont pas à l’école et ne travaillent pas. La vie les a gâchés. La nuit, ils écoutent de la musique. Parfois, la drogue les étourdit. Ils s’endorment dans leur crasse. Quand ils se réveillent le soir d’après, ils ouvrent leur ordinateur. Ils regardent les photos de la veille et ils sourient. Bêtement. Ils composent adroitement un titre pour chaque photo et leur journée est faite. Ils marchent pieds nus sur le plancher de leur appartement. Ils font comme chez eux. Les murs s’effritent. Un tas de foulards traîne dans le vestibule. Ils se préparent pour l’hiver. Il neige beaucoup à Montréal. Ils dorment avec cinq épaisseurs de couvertures. La laine les fait suer. Ils transpirent. Leurs pieds puent. Leurs pyjamas aussi. Leurs amis, lorsqu’ils leur rendent visite, tentent de nettoyer un peu. Mais c’est trop tard. Le trou du bain, comme celui du lavabo, est rouillé. Le four s’enlise dans une couche d’écailles oranges. 

Ce sont des jeunes qui ne vont pas à l’école. Ils veulent jouer de la guitare. Mais leur pyjama est sale. Dès lors qu’ils écartent les jambes, ça sent le poisson. Pourtant, ils détestent le poisson. Mais ce poisson-là, ils le tolèrent. Si des coquerelles envahissent leur appartement, ils font leurs bagages. Leurs vêtements sentent la pourriture et le haschisch. Lorsqu’ils parlent aux adultes, ils se vantent d’être à leur affaire. Mais c’est écrit dans leur visage qu’ils ne savent pas faire la vaisselle, qu’ils ne savent pas faire la lessive. Leurs lèvres tremblent de paresse. Leurs parents sont soit clochards, soit drogués. Ils sniffent de la cocaïne. Et leurs parents aussi. Ils boivent trop. Ils fument trop. Leur visage pue la merde des égouts. Ils sont moches. Ils ont le nez écrasé. 

Ce sont des jeunes qui ne vont pas à l’école, qui ne travaillent pas et qui sont dépressifs. Ils crient au moindre problème. Ils ont toujours la tête entre leurs mains. Ils écrivent constamment. Mais ils ne montrent jamais ce qu’ils écrivent. Ils pleurent sans raison. Ils craquent toujours. Ils ne savent pas vivre. Ils ne savent que mourir. Ils prennent des pilules. Et quand ça ne va plus, ils se suicident. Leur corps traîne toute la nuit dans la salle de bain. Personne ne le ramasse. Ce sont des gens malpropres qui meurent et qui laissent les autres morts. Il faut les policiers pour faire le ménage. Sans eux, les cadavres pourrissent pendant des semaines dans la douche.

Ce sont des jeunes qui ne vont pas à l’école, qui ne travaillent pas, qui sont dépressifs et qui se suicident. Ils tentent toujours d’expliquer leur problème. Mais à tant vouloir l’expliquer, ils n’y trouvent aucune solution. La vie les a ratés. Ce sont de petits suicidaires puants qui ne savent pas s’éduquer, qui ne savent pas travailler, qui ne savent pas se faire à manger, qui ne savent pas laver leurs draps, qui ne savent pas se lever, qui ne savent pas marcher et qui ne savent pas s’habiller. Ils ne valent pas plus qu’une coquerelle ou deux. Un coin de mur ou de fenêtre. 

Mais une fois suicidés, ils valent beaucoup mieux : un logement libre et sans passé, une petite annonce bien classée... De l’argent propre pour un propriétaire qui sait se laver.

14 octobre 2009

J'utilise encore tes cuillères (et je m'ennuie de toi)



Quand je fais la vaisselle après avoir mangé mes céréales, ça bien sûr, quand je la fais car il m'arrive de la laisser traîner quelques jours sous mon bureau d'ordinateur ou bien juste de la rinser, vous savez, quand je veux en remanger. Mais quand je décide de vraiment laver la vaisselle et que je lave cette cuillère, c'est drôle le manche branle et j'ai toujours peur qu'elle casse en deux ça me rendrait trop malheureuse de ne plus avoir de grande cuillère mais aussi surtout parce que c'est toi qui me l'a donnée juste avant que je déménage. Alors cette cuillère branlante avec laquelle je mange des céréales, je lui fais attention car je ne veux pas qu'elle brise en deux car ça serait incroyablement triste parce que la petite cuillère est franchement trop petite pour manger mes céréales...

Ah oui et je m'ennuie de toi en passant.

Tout n'est qu'un problème d'utilité : la petite cuillère est trop petite pour contenir un nombre suffisant de céréales, tandis que la grande est trop fragile pour risquer quoi que ce soit. J'essaie de m'expliquer ton système de cuillères de façon à ce que je puisse y comprendre quelque chose, mais à en croire mes propres paroles, mon utilité ne réside pas dans l'explication : il y a la petite, il y a la grosse et il y a la petite cuillère, non il y a deux petites cuillères et une grande. Non? Une grosse, une petite, et une grande petite! Celle-là, on l’appelle aussi la moyenne. C’est n'est pas ça? Si, c’est ça. Il y a la petite moyenne, la grande moyenne, et celle entre les deux. Trois cuillères. En tout cas, il me semble bien t’avoir donné trois cuillères au manche bleu. Je m’en souviens comme si c’était hier : tu m’as demandé une cuillère, je t’ai demandé de me remplir un bol de céréales, et tu es partie avant que je finisse de boire mon lait. Mais ne me demande pas ce que j’ai fait hier : j’ai pleuré parce que tu t’étais envolée. Comme une perdrix avec, dans les plumes, trois cuillères. Tu t’es envolée dans l’azur. Et l’azur, c’est bleu. Tu te souviens, le bleu? C’est quelque chose, je veux dire, de se souvenir du bleu. C’est déjà faire preuve de beaucoup de mémoire que de se souvenir de la couleur de l’azur. Mais de se souvenir que le manche de tes trois cuillères était bleu, ça c’est assurément la preuve que j'ai la mémoire de ceux qui disent avoir une mémoire d'éléphant. C'est la preuve, tout compte fait, que c'est moi, l'éléphant de l'histoire.

Une histoire d’amour. Il n’y en a pas de petite, de grande ou de moyenne. Non? Si? Les petites histoires d’amour sont celles des gamins qui s’échangent leur pousse-mine quand la mine de l’autre s’est cassée ; les grandes histoires d’amour sont celles de nos parents divorcés ou fâchés de ne pas être encore divorcés ; les moyennes histoires d’amour sont celles où l’un aime l’une alors que l’une sait très bien que l’un l’aime mais qu’elle fait semblant d’être dans la lune chaque fois que l’un demande à l’une si elle l’aime en amour ou en ami, ou ni l’un ni l’autre? 

Mais les histoires d’amour entre une perdrix et un éléphant, ça n'existe pas. Pas encore. Je ne connais pas d’histoire d’amour qui soit bleue, de même que je ne connais pas d’éléphant qui puisse demander un bol de céréales à une perdrix. Et pourtant, je me dis que si une trompe pouvait servir à autre chose que ce à quoi elle sert, elle pourrait au moins servir à aspirer le reste de tes céréales les jours de vaisselle et je me dis, si les ailes d'une perdrix étaient aussi faites pour ne jamais s’ouvrir, tu pourrais ne jamais être partie...

Ah oui et, moi aussi, je passe en m'ennuyant de toi...

Le jeu du dictionnaire




Chaque fois qu’un cheveu tombe sur mon clavier, j’ouvre le dictionnaire. C’est un défi que je me suis lancé. Curieusement, chaque fois que je ferme le dictionnaire, un nouveau cheveu tombe sur mon clavier... Tout cela me pousse à ouvrir plus souvent le dictionnaire et à y découvrir certains mots très étranges que nous n’utilisons jamais. Je me suis donc lancé, comme deuxième défi, d’écrire un texte pour chaque mot qui me semblait inutile dans la langue courante. Ainsi, chaque mot inutile aura son utilité : sa seule existence aura, au moins une fois, fécondé un texte. 

MOT : T***m**ne
DÉFINITION DU MOT : n.f. Objet transformé volontairement dans le but d’échapper à une peine, une punition.

À mon entrée au lycée, tout le monde me disait que j’avais tort de craindre le professeur de musique. Tous mes amis me disaient qu’il ne punissait jamais personne et qu’il était extrêmement facile de paraître un élève modèle. D’après eux, je n’avais qu’à dire « j’ai fait mes devoirs » et tout irait bien. Ça, c’était pour les travaux théoriques. Ils ne m’avaient jamais parlé des travaux pratiques.

Un matin, j’ai osé me présenter au cours sans avoir pratiqué la partition. J’ai pris le trombone et j’ai commencé à jouer. Le professeur m’a regardé avec de drôles d’yeux. Pour excuser mes fausses notes, j’ai supposé qu’il y avait, dans les tuyaux de mon trombones, une bobine. 

- Une bobine de quoi? qu’il m’a demandé.
- Une bobine de fil... que j’ai répondu.
- Comment la bobine est entrée là? 
- D’abord pas un fil, puis par mon souffle, puis par la bobine au grand complet. Ma soeur faisait la couture et elle était folle de rage et...
- Vous avez endommagé un instrument de l’école? Vous être conscient de ce que vous avez fait? Vous savez ce que vous avez osé faire?!
- Une thrombine...?

S’il y a d’autres définitions possibles au mot thrombine, veuillez me le laisser savoir. Jusqu’à présent, je ne peux trouver d’autre utilité au mot que celle qui a été utilisée à l’intérieur de ce texte.


Tzara Rose

Un certain roman de notre W.D.


Du désir de parler, 
il ne reste que le désir 
de tout résoudre par écrit.
(roman de Sir William Drouin)

Notre cher William Drouin (et je le hais entre temps), est rendu à la page dix-sept de son écrit que l'on nomme roman. Et puisqu'il est maintenant devenu écrivain, pas moyen de le rejoindre, pas moyen de lui demander son avis. Il nous laisse là, avec son blog vide, sali par les pourritures qu'il a écrites depuis deux ans. Il ne donne plus signe de vie. 

J'ai été assigné. Je déteste ce mot alors disons simplement que j'ai reçu l'ordre (comme si c'était moins pire d'être esclave qu'assigné) de donner quelques nouvelles au sujet du roman de notre auteur, William Drouin. Bon, voilà, le roman parlera surtout du sentiment de culpabilité causée par l'amour, c'est ce qu'on m'a dit de dire... Le roman parlera de toutes ces choses dont l'être humain se sent coupable : paresse, oisiveté, amour, consommation de drogues et enfin, moi, assurément le roman devra parler de moi, puisque je suis celui qui parle du roman. Enfin, j'espère. Mais l'espérance se résout toujours par l'écriture, c'est là le diction que William pose comme préface, non? 

Bref, ce sera un roman avec tout plein de questionnements, mais aussi tout plein d'actions (c,est ce que William m'a dit de dire : je suppose qu'il voulait attirer le plus large public possible). Roman d'action, d'aventure, de réflexions, de philosophie, d'amour, d'ésotérisme, de religion, de suspens, de tout ce que vous voudrez quoi, c'est n'importe quoi ce roman? Ah, ici, j'ai une indication très précise :

« Dire que mon roman fera de la faiblesse humaine une force indomptable. »

Bof. Y croyez-vous? Pas moi. C'est n'importe quoi ton roman, mon vieux! Ce roman, c'est un peu tout ce que vous n'avez jamais voulu savoir sur la dépendance aux objets, aux êtres humains qui sont aussi objets et le reste du monde, qui est lui aussi un objet...? Et puis vous le lirez s'il le termine un jour. 


L'Homme Révolté

13 octobre 2009

Les adieux de William Drouin





Je sais, je n'ai pas l'habitude d'écrire sur mon propre blog. Mon lieu est devenu celui de nouveaux auteurs très prolifiques qui savent écrire le savant, le drôle et le drame. Moi, je ne sais ni écrire l'un, ni le deux ni le trois. Je n'enchaîne que futilités sur pacotilles, vous le savez bien. Mais mon temps est terminé. Je vous quitte. Je tenais tout de même à expliquer mon choix. Si j'ai refilé l'accès au blog à différents auteurs, c'est que je n'ai plus le temps de m'en occuper. Je n'ai plus le temps de soumettre de textes. Et cela me rend extrêmement coupable... J'aimais bien, moi, prouver chaque soir que j'avais écrit quelque chose. Prouver que j'étais quelqu'un. Prouver que j'avais avancer. Mais maintenant, ce n'est plus possible. J'ai refilé la responsabilité à d'autres, et cela pour libérer mon esprit trop lourd. Je devrai dorénavant expliquer à moi-même que j'existe. Ou que j'existais, enfin, tout cela dépend du moment réel de ma mort...

Ce n'est pas tant que je désire vous donner moins de ma substance, je connais bien la fixation et la succion par lesquelles vous entourez chacun de mes mots. Je suis peut-être devenu trop fou pour écrire ici. Qui sait. Trop solitaire pour finir tant de textes, à tout le moins. Il fallait que je fasse de moi l'homme sérieux que je souhaite être. Un homme droit, solide, mémorable, qui pense ce qu'il fait, et qui dit ce qu'il solidifie. Aussi solide qu'un cadavre droit à l'intérieur d'un cercueil. Si la logique le veut ; un homme innombrable, successeur des autres et surtout, clavecin au yeux des autres, et cela, indépendamment de ceux qui sont considérés comme étant « oreilles ». Je tente, en réalité, de me dissocier le plus possible des instruments de musique, car à force de faire parler les sons, je me suis retrouvé à ne réagir que par son : oh! ah! ; et cela, que l'on appelle onomatopée, est bien étrange et bien anormal pour un être humain. Pour les animaux, bon ça va, mais moi, compte tenu des poils que je compte sur les parties les plus poilues de mon corps aussi imberbe qu'une tapette à mouches...

Cela dit, je vous quitte en espérant que les autres auteurs continuent de suivre leur courant. Pour la simple et bonne raison que j'ai mieux à faire. Aussi bien mourir, que je me suis dit. Et bon, vous aussi avez toujours eu mieux à faire que de venir me lire de toute façon. Faudrait l'avouer, une fois pour toutes, que vous ne veniez que lorsque vous aviez du temps à perdre. Et même lorsque vous aviez du temps à perdre, vous le perdiez ailleurs. En fait, vous perdiez ici le temps que vous n'aviez pas réussi à perdre ailleurs. C'est fort, quand même.

J'ai lu récemment une rubrique, dans le journal je crois, d'une auteure dont le nom m'échappe, mais bon, elle parlait d'un sujet super intéressant dont le titre m'échappe mais peu importe, elle menait le sujet de main de maître, ne laissant tomber aucun adverbe, et les adjectifs se succédaient de façon merveilleuse. Vraiment, je vous le dis, ça m'a impressionné. Elle discutait en fait de son rapport à... de son rapport au... bref, je ne me souviens plus très bien, mais elle discutait de son rapport à quelque chose et tout cela coulait, avec une intro, une conclusion, c'était pratiquement parfait. Un vrai petit chef-d'oeuvre. Et je me suis dit, voilà quelqu'un qui discute de son rapport à tel ou tel truc! C'est ce que je me suis dit. Et c'est tout ce qu'il y avait à dire. Voilà. Et mon opinion au sujet de la lecture a complètement changé : vraiment, est-ce possible de vouloir lire tel truc qui porte sur tel truc que nous vivons lorsque nous sommes dans tel truc? Mais je tiens à dire qu'il est tout de même merveilleux, aujourd'hui, de pouvoir discuter de tel ou tel truc, dans une société qui, possiblement, vit tel ou tel truc...

J'ai discuté, moi aussi, pendant deux ans, sur ce blog. J'ai même, parfois, espéré devenir écrivain. Il faut être fou, tout de même. Je ne le ferai plus. Pourquoi? Probablement parce que je préfère faire cuire des moules pour ma petite amie. Ça peut paraître bête ou drôle, mais c'est, pourtant, réellement, mon occupation préférée. Ne connaissez-vous pas l'étrange bonheur qui consiste à apporter à votre être aimé une assiette pleine de moules? C'est une expérience que vous devriez vivre. Si vous écrivez vous-mêmes, je vous souhaite de lâcher l'écriture quelques courts instants (même si c'est vrai, je vous ai moi-même poussé à écrire) pour faire bouillir une casserole de moules à la tomate ou au vin blanc. Vous verrez la différence que cela apporte à votre petit cerveau à peine plus grand que le mien.

Je ne veux pas dire que je deviendrai cuisinier. Loin de là. Ce n'est qu'une autre passion. Tout comme mon addiction aux talk-shows ou aux téléséries américaines. Un poison extrêmement vivant et plaisant. Une drogue, oui, pourquoi pas. Le regard satisfait de ma copine devant ma cuisine demeure pour moi une drogue. Et c'est pour ce regard que j'aurais aimé vivre. Mais je ne suis pas cuisinier. Et son regard en est souvent un de dégoût. Presque toujours, elle recrache ce que je lui offre pour dîner. À vrai dire, je ne peux endurer le visage de dégoût qu'a ma petite amie lorsqu'elle goûte à mes moules. J'aimerais tant que ses yeux me pointent comme de grandes épées trop grandes et qu'ils me transpercent enfin jusqu'à l'envie de vivre que je tiens au plus profond de moi-même, et que ses petites mains de fées tournent l'épée en vrille au fond de mon coeur, pour faire sortir de là une fantaisie absolue, un amour ultime, un désir passant du sexe enivrant à la sécheresse la plus intense ; une sécheresse qui me laisserait les lèvres complètement dépourvues de tout mouvement, comme soudées, cousues par une ride ou une cicatrice en forme de X qui symboliserait le « ça y est, merde c'est plus que la gloire, c'est plus que l'amour, c'est l'envie de vivre ».

Je ne reviendrai plus en arrière. Alors, ne demandez-vous pas ce que je fais à ne pas écrire. Ne dites pas que je ne suis pas productif. Je n'écrirai plus rien sur ce blog. Je vous quitte. Je pars vers le Grandiose. Et ça n'a rien à voir avec mes moules à la tomate. J'ai mieux à faire ailleurs. J'ai suffisamment d'idées pour vivre. J'ai accumulé assez d'idées pour vivre, et pour mourir. Et, avant que vous ne me posiez la question : non, t'as rien compris merde je me suicide pas t'es con, j'écris un roman...

10 octobre 2009

Qui êtes-vous?



Moi? Je ne suis qu’un bon à rien qui ne s’intéresse pas aux causes sociales et qui ne s’implique jamais dans rien. Je ne m’implique pas. Je ne m’applique pas trop non plus, à vrai dire. Je sais bien que des trucs se passent. Des choses, comme ça, qui arrivent. Mais je ne suis jamais mis au courant de rien. Enfin, oui, des gens tentent de me mettre au courant... Des annonceurs télé, des animateurs... Mais faudrait d’abord que j’ouvre la télé pour être courant. Et puisque je ne l’ouvre pas souvent, je ne suis jamais au courant de rien. Et chaque fois que je fais semblant de vouloir m’impliquer dans une cause, pour donner de l’argent, ah oui beaucoup d’argent, cette cause est morte depuis longtemps. Ce n’est pas ma faute.

C’est la faute des gens qui demandent l’attention. Ils s’y prennent mal. Enfin, des syndicats se chamaillent, des grèves s’achèvent, des causes que je ne connais pas veulent de l’argent à cause d’autres causes que je ne connais pas... Lorsque vous êtes très ancré dans un milieu, il est normal que vous vouliez changer ce milieu. Mais lorsque vous êtes complètement déconnecté de tout, comme moi, c’est bien normal de se foutre de tous les milieux... Il y a des tas de gens qui s’impliquent pour changer les choses. C’est très bien qu’ils souhaitent changent les choses. Dans le monde, ça prend beaucoup de gens qui veulent changer les choses. Et très peu d’autres pour se foutre de ce qui a changé. Moi, je fais partie de ce peu d’autres. 

Les artistes sont les plus drôles, mais les plus pitoyables à mon avis... Ils souhaitent réellement changer le monde en chantant des conneries, en peignant des trucs ridicules, en écrivant des absurdités... Que personne n’entend, que personne ne voit, que personne ne lit... Ceux qui changent le monde, ce sont les syndicats de merde, les grévistes et ceux qui commencent les pétitions. Les vrais artistes de nos jours, engagés ou pas, changent à peu près rien. Mozart a changé les choses, mais c’est parce qu’à l’époque on faisait pas exprès de l’écouter... On l’écoutait pas parce qu’il voulait changer les choses. 

- Au fond, la meilleure façon de changer les choses, c’est de les changer sans que personne s’en aperçoive?

C’est écrire des conneries qui veulent dire quelque chose, probablement... Je sais pas. Je pense pas à ces choses-là. Mais ce que je veux dire c’est... c’est qui l’idiot qui a dit que l’artiste devait changer le monde? Il a pas besoin de changer quoi que ce soit, juste à faire son boulot comme tout le monde... Et tant qu’il gagnera du fric, il va continuer à faire ce qu’il fait... Il se fout bien du monde, à mon avis. Il se fout bien de le changer ou de le laisser pareil. Ça fait longtemps qu’il s’est fait une idée sur ce qu’est le monde : c’est de la merde. Mais ce qui compte, c’est ce qu’il sait faire avec de la merde pareille...


L'Homme Révolté

8 octobre 2009

Le travail toujours


Tu travailles toute la journée et c’est dur, tu t’efforces de répondre à tel appel, tu t’efforces de répondre à tel message. Et tu utilises ta mâchoire pour discuter avec ces gens, et parfois même, tu te disputes avec eux. Tu leur dis d’attendre, que le chèque n’est pas prêt. Et le client est en furie, il t’assaille de sacres, à grands coups d’osties, de tabarnacs et bon, tu raccroches fermement, et c’est là que ton muscle travaille le plus. Au niveau de ton bicep. Tu penses à toutes les fois où tu as soulevé le combiné : ça doit équivaloir à au moins 39 440 coups d’altère. Et tu observes tes muscles qui ne bougent pas. Ils te regardent et semblent te dire : on est au régime, on veut pas grossir. Tes muscles sont maigres et tes os sont toujours aussi frêles qu’avant. Et pourtant, tu travailles fort sur le téléphone. Tu le soulèves tous les jours, tu réponds à plus de 60 clients. Aïe aïe aïe, ça fait mal en dedans. 

Et quand tu reviens à la maison, tu dis que ce téléphone est l’instrument du mal. Tu en a marres de répondre au téléphone. Et tu parles de tes muscles : « Je crois que celui-là est déchiré. Vraiment. Le ligament c’est foutu. Je devrais être sur la... Pourquoi la CSST ne vient jamais au bureau? C’est absurde. »

La première chose dont tu te rends compte, en arrivant chez toi, c’est que le plancher a besoin d’être lavé. Alors tu prends la vadrouille, sans trop y penser. Et tu frottes, en effectuant le mouvement de celle qui frotte, par en avant, par en arrière. Et sur les croûtes plus sèches tu forces davantage : arrière-avant-arrière-avant-arrière-avant! Une fois le plancher impec, tu te demandes « Mais pourquoi moi je fais ça? ».

Et tu te souviens soudainement que tu possèdes un outil indispensable capable de passer l’aspirateur, de passer la vadrouille, d’épousseter les étagères, un outil indispensable qui est ton mari. Tu n’avais jamais songé à donner toutes ces tâches à ton mari. Mais maintenant, ça y est : tu aimerais que ton mari effectue toutes les tâches de la maison, parce que tu en as beaucoup à faire au travail.

Mais le mari te dit : Chaque jour, je me lève à 5h15 alors que tu te lèves à 7h, je prends mon café alors que tu n’en prends pas, je pars travaillé et je soulève 1 456 livres à transporter cette poutre d’acier qui m’a été livrée d’un type que j’ai dirigé, je la transporte et je la coupe, à la torche, je divise l’acier puis je perce des trous dans cet acier, puis je place, à bout de bras, la poutre à sa place pour la souder à sa place. Et parce qu’il y aura de la brique dessus, je soude une plaque d’acier de dix pieds, et je la soude sur des échafauds à peine solide. Et après tout ça, tu viens me dire que je devrais t’aider à faire le ménage?!

Je suppose : « Notre maison sera sale pendant un certain temps, faudra vivre avec, mais après... »

Tu es drôle, tu répètes toujours : « Toi, tu travailles, et moi je passerai l’aspirateur ce soir. Ça fait rien. »

Je crois qu’une fois au paradis, tu seras plus haute que moi. Et moi, plus bas, je ne pourrai jamais aller plus haut. Pour te rejoindre, je cherche déjà à faire mieux :

« J’ai renversé du couscous mais je peux le manger, même si c’est par terre, ça dérange rien! Je nettoie, je t’assure... Je t’aime.. »


L'Homme Révolté

7 octobre 2009

Un poème fort sympathique



votre histoire de café

n’est rien d’autre qu’une bouilloire qui fait boup-boup
faut voir
le café n’est pas cela
n’est pas en tout cas 

une substance méchante éveille les petits yeux
et je fixe la tranche de jambon
simple lunch pour les corbeilles

cela dit
on suffit à nos suffires
laissez-nous calculer

pour reprendre vos capitales
Washington, Ottawa, Paris :
JE VOUS PRIE

Il est de ces amours
Que nous ne pouvons laver
Pas même dans l’évier

Alors je vous dis
Sic Lac Trou
De vrais mots

Pour votre bonheur
Mettez-les en de fières majuscules
Mais je vous hais de froid
Jusqu’aux pires tuques canadiennes


Tzara Rose

5 octobre 2009

Lapin blanc



Tzara Rose : « Existe-t-il un sèche-sèche-linge pour sécher mon sèche-linge mouillé? »




1. L’apparition est le contraire de la disparition. 

2. L’apparition implique un magicien qui fait « apparaître » un lapin blanc dans un chapeau. La disparition, quant à elle, implique un lapin blanc qui fait « disparaître » un magicien dans un soulier. 

3. Puisque les lapins blancs font disparaître les magiciens, on voit apparaître beaucoup plus de lapins blancs que de magiciens.

4. Il y a, sur terre, beaucoup plus de lapins blancs que de magiciens.


Tzara Rose

Vieillir



Tzara Rose : « Celui qui parle parle, à condition que celui qui l’écoute ne l’interrompe pas. »



1. Ceux qui deviennent vieux perdent leurs cheveux.

2. Perdre des cheveux signifie vieillir.

3. Les gens vieillissent lorsqu’ils se font couper les cheveux.

4. Tous les clients réguliers du salon de coiffure Chez Lucie : coiffure elle & lui sont vieux.


Tzara Rose

Origines quasi-étymologiques




L'ORIGINE DU FRENCH KISS


L'Anglais : J'ai la misère de comprendre ce que vous dîtes, Mesdames. Pouvez-vous parler dans ma langue? 

Les Françaises : Oh, j'espère que vous n'avez pas le rhume...!


L'ORIGINE DE KISS


Ceux qui ne parlent pas français ne peuvent pas lire le français. C’est pour cette raison que, chaque fois que j'ai rencontré un Anglais, je lui ai dit qu’il ne savait pas lire.

- Je lis dans ma langue! qu’il me répondait.

J'ai noté dans mon petit carnet : les Anglais ont la langue très longue...


L'ORIGINE DU KYSTE


L'Anglais : What's under your tongue?

La Française : I've been kissed...


L'ORIGINE DU KILT


Le Français : Vous l'appelez comment, ce truc?

L'Écossais : Un kilt. 


Tzara Rose



BZ BZ couscous




Je viens de l’an 12. Je viens du futur pour interroger vos cultures. Je viens d’une époque où la terre n’existe plus.

- Non, sans blague? Je dois réagir comment, là?!

Vous dites non, sans blague et vous dites oui, blague. Et vous riez. On vit dans des stations spatiales qui entreront en orbite dans une semaine, autour de Mars... Rien de très drôle pour l’instant.

- C'est le printemps chez vous?! Oh putain le décalage, nous on est en octobre...

Non, c’est l’automne pour tout le monde. En des termes que vous pouvez comprendre : Zizi, pipi, kiki...

- Kiki? Connaît pas le terme, M’sieur Vert...

Le chien minuscule de votre voisin, il s’appelle comment?

- Ah, oui, bon, d’accord...

Si je suis ici, c’est pour sérieux. Hum, c’est qu’il y a plusieurs historiens qui se posent plusieurs questions au sujet des êtres humains primitifs (vous). Votre guerre contre l’Irak, ce n’est pas clair. Pourquoi les États-Unis ont-ils déclaré la guerre? C’est la faute du couscous, non? 

- Non, je crois pas... Le couscous a rien à voir là-dedans, M’sieur Bleu.

Vous mangez quoi alors? 

- Là? Je mangeais mon poulet Général Tao, avant que vous m’apparaissiez au-travers de ma table de cuisine...

Ah! Vous nommez vos poules! Je note. Ça change un peu mes données... J'ignorais que le poulet faisait partie des familles primitives... Mais dites-moi, pourquoi faites-vous la guerre aux Irakiens? C’est parce qu’ils mangent du couscous, non?

- Je crois pas. Le couscous, c’est pas l’affaire des marocains? 

Je ne sais pas. Vous croyez que je pourrais trouver du couscous au Maroc?

- Sûrement. 

Mais le couscous, on n'en trouve nulle part chez vous? 

- Bah oui, j’en ai dans mon garde-manger...

Pourquoi ne pas me l'avoir dit plutôt?! Faites-m'en un bol! Qu'est-ce que vous attendez!

- Mais je croyais que vous veniez m'interroger sur la guerre en...

On s'en fout de la guerre! Donnez-moi mon couscous!

- Oui, bien sûr, c’est pas très compliqué. Ça vient dans des sacs en plastique. Et là je met à bouillir et...

Pipi kiki zizi pipi kizi piki! Dépêchez-vous!

- C'est un peu d'huile que ça prend, pour pas que ça colle, vous voyez...

Grouillez-vous le cul! Sinon votre cul, je l'électrocute avec mon laser! BZ BZ!

- Aïe! Oui, ça s'en vient. Faut juste attendre que les grains ramollissent. Cinq minutes... Pendant ce temps, parlez-moi du futur! Comment ça sera plus tard? Les gens du futur, qu'est-ce qu'ils aiment? Qu'est-ce qu'ils font chaque soir? Qu'est-ce qu'ils mangent pour le dîner? Qu'est-ce qu'ils mettent dans leurs voitures? Du gaz ou de l'huile à patates frites? 

DU COUSCOUS!!!


Tzara Rose

Des mots plein la craque



Tzara Rose : les crustacés homophobes, je les veux.

Je vais citer. Je vais exister. Partout entre les craques. J'ai toujours eu un faible pour les craques. Ça a commencé chez mon oncle Fernand. Il avait de superbes craques. Quand il se penchait pour mettre une tarte dans son four, il ne fallait pas manquer l'énorme craque de ses fesses. J'avais plusieurs cousins, et pourtant, je semblais être la seule à remarquer l'ampleur de sa craque. Et surtout, j'étais la seule à être exciter par la présence de ces craques. Je ne comprends pas pourquoi les gens sont davantage intrigués par les surfaces planes que par les fossés de peau, les plis forcés par les reliefs accidentés. Moi, j'aime les bourrelets. 

Le gros : Comme ça, t'aimes les bourrelets? Si je me penche près du four, ça t'excite? 

Tzara : Ça dépend du genre de tarte. Je mange pas de n'importe quoi.

Le gros : Une tarte au sucre, t'aimes ça? Le sucre?

Tzara : Avec deux crèmes et un café, oui.

Le gros : Je vais te faire une tarte au sucre, une tarte au café et une tarte à la crème! Et regarde bien la façon dont je me penche... si c'est pas une belle craque que j'ai là!

Tzara : Tu te penches une fois et je vomis sur toi quelque chose que t'aimeras pas beaucoup...

Le gros : Qu'est-ce que tu vas me vomir encore, hein, ma petite littéraire chérie?

Tzara : Des mots.

Le gros : Tu m'étonnes! Touche ma craque, voir si j'ai peur! Tu sais bien que je les aime moi, tes mots, Tzara!

Tzara : Moi, j'aime les craques. Toi, c'est la merde. Chacun ses goûts. Mais j'ai horreur des craques pleines de merde.


Tzara Rose

Où sont passés les poux?


Tzara Rose : balles molles


Les gens s’émancipent plus qu’ils ne se cimentent et se zippent. Nous sommes dans le droit chemin. Je crois à la théorie du zipper selon laquelle l’être humain un jour cessera de s’ouvrir aux autres et se zippera pour de bon ; je crois aussi à la théorie du ciment selon laquelle l’être humain deviendra bloc (de ciment) selon une forme telle, une stature telle, une statue re.

Mais si l’être humain s’émancipe, c’est pour le mieux. Comme une fleur. Bien sûr, plusieurs penseurs ont relevé le problème suivant : si les êtres humains veulent éclore comme une fleur, il y a un problème, et c’est pour cela que je soulève le problème suivant : une fleur n’est pas un être humain, cela dit, je trouve dans cette proposition un problème fort important : l’être humain n’est pas une fleur, et c’est tout un problème que nous observons chez l’être humain, cette volonté d’être plante plutôt qu’animal, ce qui soulève un autre problème : je dis que la plante bouge moins que l’animal ; ce qui apporte un nouveau problème : je dis que l’animal ressemble parfois au singe, à condition que cet animal soit un singe ; et à propos de singe, je soulève le plus important de tous les problèmes : l’homme ressemble au singe ; mais cela dit, il découle de cette affirmation un problème encore plus grand : mes amis n’ont pas de poux.


Tzara Rose

Cocu

1.

Ceux qui se vantent d’être de bons écrivains 
ne sont pas toujours de bons écrivains. 

Mais ceux qui se vantent d'être de bons menteurs 
sont toujours de bons menteurs.

La preuve, c'est que vous les croyez lorsqu'ils vous disent ça.

2.

Si vous dites à un bon écrivain de cesser d'écrire et qu'il cesse d'écrire, c'est qu'il n'est pas un bon écrivain.

Si vous dites à un bon menteur de cesser de mentir et qu'il cesse de mentir, c'est qu'il est un très bon menteur.

3.

Le mensonge n'est qu'une autre unité de temps : il sépare le temps où l'homme pose une question du temps où la femme y répondra. 

4.

Pour conclure, les menteurs sont souvent des gens qui se vantent (1) d'avoir cessé de mentir (2) et qui répondent à des questions (3). 

Si vous êtes cocu, méfiez-vous.


Tzara Rose