1 octobre 2009

Paquet d'octobres


Ils m’ont voulu parler d’octobre et j’ai à ma défense ceci : ils ont voulu que je parle d’octobre. 

Je tousse comme mon père qui fume d'octobres et je fume l'octobre comme mon père qui tousse et qui tousse comme mon grand-père qui toussait et fumait avant sa mort et fumait une dernière cigarette avant sa mort et toussait et je tousse, comme mon père qui se fout de son père qui toussait avant de mourir et surtout, une dernière cigarette n’est jamais une dernière cigarette mais plutôt un dernier souffle de mort mais mon père soufflait malgré tout soufflait comme je souffle, et la cigarette comme je cigare et la seule mort d’un seul grand-père ne saurait suffire, on ne se demande jamais pourquoi fumer alors que la mort ; on se demandera toujours la mort sans y apporter de raison : je suis mort sur ce lit de mort et il n’y aura de raison que lorsque tout sentiment se sera tu autour de moi et silence, je vous expliquerai comment ne pas faire ce que vous ne devriez pas faire ; mourir, ou ne pas mourir, vous seuls pouvez décider entre la résurrection ou le paradis, et la cigarette ne décidera pas pour vous. Il suffit, au fond, d'un seul geste : ne pas mourir.

1 commentaire:

William Drouin a dit...

Appréciation de l'auteur : * *