21 août 2011

Espoir de merde

Espoir de merde tu m’as voulu la peau, tête et ongle, toutes cellules mortes confondues, tu m’as laissé traîner à plat sur le ciment ivre d’être gris et dur, ciment sobre de n’être ni eau ni roche espoir de merde où es-tu, je t’ai connu, je t’ai vu te casser la gueule avec ambition pour une danse à deux.

Espoir de merde tu m’as volé ma beauté, réelle, là, tu m’as dit que tout serait possible, tu m’as dit oui, quand je t’ai demandé si papa avait le plan formel de m’acheter un cheval, tu m’as dit « oui humain de merde tu auras les sabots que tu veux, la scelle que tu veux, et le cul du cheval itou, la crotte là où tu la veux ».

Que vis-tu maintenant que je ne suis plus là? Avec quel cul vagabondes-tu, cheval ou crevette; quelle queue vois-tu, queue pour les mouches ou queue pour la mer, sinon ma queue à moi, qu’observes-tu quand je te parle à toi, espoir, sans que jamais j’eusse espéré de la merde, voilà que tu m’en offres en fuyant par les bras du rêve, la nuit, le courage, bref tous ceux à qui tu ne m’as jamais présenté. Tu as fui. Tu t’es envolé avec mes dernières ailes pour déféquer sur d’autres mondes des chemins qui n’aboutissent pas. 

Espoir de merde parles-tu, parfois, aux ambitions que nous avons connues? Dis-leur que je n’ai pas vieilli, que je suis là, que je n’ai pas changé et si un jour tu cessais de danser avec elles dans le plus haut que moi, je serai là, à vous attendre, sur terre plus que jamais, à plat ventre sur tout ce que tu veux de gris, à attendre que vous fassiez de moi une croix, de mon corps une tombe afin que je puisse voyager plus loin que ma merde de vie.

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