21 août 2011

Cochon sale

Le problème c’est toi. Je ne sais jamais quel couteau prendre pour couper le poulet, le boeuf, poisson, pain. Il y a des couteaux pour tout et de la musique pour tout, dans ta cuisine, tout le temps; Christine Aguilira, les sopranos, parfois des cordes qui frottent le bois, archets et cetera, et le presse-ail comme la râpe sur ton comptoir en bois. Entre les notes et les objets, je pense que je suis né sans savoir. 

Il y a des différences qui ne s’aiment pas. La chanson change, tu changes de couteau. Je ronge mes ongles. Sur telle autre chanson, c’est telle fourchette. C’est embêtant que je n’ai jamais considéré la fourchette comme une arme, et la cuillère, et mes doigts trop mous pour quelque cou que ce soit, nuque, même si je te serrais du plus fort, tes os comme mes dents l’emporteront toujours sur mes ongles. 

C’est toi le problème. Tu n’es ni poulet, ni boeuf, ni poisson pain. Tu as le visage rose sans poils comme les petits cochons, prairies, la boue dans l’humanité et tu fais exprès de ne pas me dire dans quel tiroir tu as caché le couteau pour cochon. Tu continueras à couper ton boeuf, comme ça, longtemps, et les petits morceaux de pain sur lesquels tu me feras couper du beurre avec les couteaux les plus inoffensifs du monde.

Ce que je veux, moi, c’est le couteau à cochon. Je ne veux pas cuisiner. Je veux que tu changes de chanson. Il faut que l’Aguilira arrête sa voix de mésange et que toi tu arrêtes de danser sur le comptoir en bois nu comme un cochon devant nos invités. Si les couteaux à cochon ont disparu de cette maison, je vais considérer les fourchettes, sérieusement, et arracher les yeux des invités afin qu’ils ne te voient plus danser, ni pour moi ni pour personne, et nous irons éteindre la musique, tranquilles, et enfin, nous irons dormir tous les deux, tout aussi tranquilles que nous l’étions avant de rencontrer tes amis et je pense que cette nuit, je finirai par trouver le couteau avec lequel tu ne veux pas qu’on tue les cochons sales.

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