2 janvier 2010

Le prisonnier




Je suis un prisonnier et je mange à la cafétéria avec des centaines de prisonniers et je retourne à ma cellule à treize heures et je lis la bible que voulez-vous que je vous dise vous voulez ma mort dans l’étau d’une petite et belle guillotine vous voulez me voir la tête tranchée par une lame haute de trente pieds vous voulez le sang, les fusils et toujours et encore les blagues vous voulez rire et voir le peuple se moquer de moi, des épées et des faucheuses sur ma nuque vous souhaitez mon dos flagellé puis dépecé, désossé puis accroché sur un mur vous voulez ma mort sans mot, ma petite mort silencieuse et bienfaisante, ma torture saccadée et pimentée. 

Vous rêvez de caresser mes plaies et mon sang avec des jalapenos bien frais m’arracher les dents vivant et découper mes oreilles en mille morceaux, et ce que vous ferez de ma bouche, je n’ose pas le dire et mon cou, en pièces détachées, vous pourriez construire une table avec et mes vertèbres, déjà cassées, vous les achetées déjà aux enchères sur internet. Chacun de vous demande une vertèbre, pour que vous puissiez la voir brunir dans un bocal. Que voulez-vous que je vous dise, maintenant, si je veux écrire?

Mes yeux écrasés sous vos pieds, meurtris au pile-patates, écrasés par les tank ou pourris entre les tulipes de votre jardin... Mais comment voulez-vous que je sorte de moi-même autre chose que mon émotion la plus brute? Si vous êtes adeptes de techniques et d’écriture riche et savoureuse, passez voir mon voisin de cellule. Lui a été libéré hier.

AAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAA
AAAAAAAAAAA

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