19 janvier 2010

C'est temps




j’ai pleuré un arbre

Ma dulcinée dort. Je crie. Elle dort. Je fais mine de quitter la pièce. Elle dort. Je me parle à moi-même et elle dort je me dis, c’est temps. Je m’habille. Le cache-col, les mitaines. Faut rien oublier. Elle ne se rendra compte de rien. Je mets mes chaussures. Mon porte-monnaie. Au cas où. 

Je vais sortir.

Je m’assure qu’elle dort toujours. Je baisse mon slip devant elle. Elle dort toujours. Je remonte mon slip et m’allume une dernière cigarette avant de partir. Je ferme les lumières. Je m’assure que les ronds du poêle sont bien fermés. Je vérifie les serrures mais je ne suis pas encore parti. Je laisse la maison propre.

Elle dort. Ça ne fait aucun doute. Je peux quitter la place en paix. 

Peut-être elle aura faim? Je place un quartier de pizza sur la table. Elle n’aura qu’à le mettre au micro-ondes. Moi je sors. Je vais voir les lumières de la nuit. Je vais emmerdés les gens sur les trottoirs. Je vais danser sur la neige. Une corde dans les mains. Au cas où. Ce soir, cette nuit. Je sors.

Un dernier baiser sur son front. Demain matin, elle m’en voudra. Je suis habitué aux gaffes. Mais j’ai envie de musique. J’ai envie de danser. 

*

Je passe le pas. Ma chaussure entre dans la neige. Mon chien me suit. Mon chien me devance. Il ne peut pas aller bien loin, je tiens la corde qui lui attache le cou. 

Je danse dans la neige. Et la musique dans mes écouteurs. J’emmerde les gens sur les trottoirs.

Et les lumières de la nuit. 

J’ai lancé une balle de neige au lampadaire orange.

*

Je reviens chez moi. Mon chien n’a plus de laisse.

Je rentre. Mon chien me suit. Il retrouve sa place au pied du sofa. Et ma dulcinée les yeux fermés. Personne n’en sait rien.

Mais elle dort toujours.

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