25 janvier 2010

La complainte de Maxias III



III


Je n’entends pas ce qu’ils disent. Je ne suis pas capable d’entendre leurs dialogue. Ils brassent beaucoup de vaisselle. Et la musique augmente. Ils vont réveillé les voisins qui n’attendent que ça, une raison pour enfermer Maxias pour de bon. Les voisins le prennent pour fou, lui et sa copine. Ils mènent du train. Elle se met à crier plus fort que lui. 

Une jeune blonde me frôle dans le couloir. Elle passe à côté de moi. Elle doit avoir vingt ans. Elle frappe à la porte de Maxias. Ça ne répond pas. Elle entre. Et le bruit augmente. Ils font jouer de la musique là-dedans. Je ne sais pas si c’est du speed métal ou du métal. Ils ont l’air de dansé parce que j’entends les vibrations de leurs pieds sur le parquet. Mais je n’entends rien de ce qu’ils disent. 

Je crie pour me faire entendre. 

« Arrêtez! Vous allez vous faire arrêter! »

Ils n’entendent rien, ou alors c’est moi qui n’entends rien de ce qu’ils répondent. Je frappe à la porte de Maxias. « Maxias! » Ça vibre là-dedans. Ils font la vaisselle. Des assiettes pas sèches se cassent. Ils font la fête. Il fait le con. Je le connais.

Ils dansent. Il doit être minuit ou même un peu plus tard. Ils devraient arrêter. Il faut dormir. Maxias tiens-toi bien. Vas dormir. Tu ne peux pas vivre comme ça. Avec la police dans la tête. Tu risques trop. Qui est cette jolie blonde qui est entrée chez toi? Ma femme m’attend plus haut. Laisse-moi entrer. 

Moi aussi je veux participer à l’égalité. Ton monde m’intéresse enfin, je veux vivre comme un sourd! Je n’entends rien derrière ta porte! J’aimerais ne plus rien entendre du tout.

Et ne plus rien entendre de ma voix. 

Sauf le bruit d’une vaisselle qui claque inutilement.

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