31 mai 2007

Plus écrivain que mort

Essence de sang-froid que j’ai au fond de ma pourriture de cœur, je suis au déclin de ma personne s’il faut que je meure, je m’occuperai de toi avant que la paresse n’enveloppe le cadavre de mes infinis;

Draps vides d’amour que j’ai autour du cou à l’espoir de savoir les uns des autres et de toi, je suis au stress désespéré de mes organes sur le papier rongé par les eaux d’un déluge s’il faut que la vague me noie pour l’éclatement de l’aquarium, je serai le dernier poisson cru du bocal de mes enfants;

Cœurs séchés que j’ai au bout des tiges d’un vase de verre, je suis au cancer de ma peur s’il faut que se déshydratent les racines de mes arbres, tumeur de mes nerfs que les filles seront noires avec tout ce qu’elles ont de blanc les dentelles tristes que j’écris encore au bout de leurs doigts fragiles comme les couteaux de mes yeux et les os de ma mâchoire, les os de ma pourriture de mâchoire;

Vertèbre de ma fracture que j’ai jusqu’aux secondes de ma poitrine, je suis à la chute d’un hôpital puant s’il faut que les morts se fassent amis dans la tourbe de ma graisse, je leur crierai les dégâts de ma mâchoire je-suis-malade;

Respiration de la coupe sévère que j’ai dans la carbonisation de ma fumée de poussière, je suis au lit de ma mort s’il faut qu’un verbe me fasse exploser le soir et les restes de ma compote de gloire, je ferai l’écrivain qui souffre d’enflures à la vérité de ce qu’il n’a jamais dit au poète handicapé de son ventre;

Adieu que j’ai dans la prison de mes prières que j’expire sur la chaise brisée de mon salon, je suis à l’échine pliée de l’anxiété dans les nœuds de mon estomac s’il faut que je sois l’aveugle de tous les soleils, que mon dehors s’évapore par la nausée de l’étourdissement le dos qui me déchire plus que la face ne me tombe et toi qui s’accroche;

Que mon nom soit écrit dans les cicatrices de tes trous noirs s’il faut que je sois mort;

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