J'écoute des cris de loups et je ne vais pas revenir longtemps sur
ce dont nous parlions tout à l'heure, vous vous en souvenez, ne faites
pas la mule, et ne me forcez pas à vous comparer à un autre animal, je
ne mentionne jamais plus que deux noms d'animaux dans un texte, ce n'est
pas comme si les animaux valaient la peine d'être domptés, ne faites
pas semblant, ce n'est pas comme si la vie était belle, elle est sur sa
fin, la vie, elle sent l'apocalypse, et je ne veux pas paraître
apocalyptique en disant ça, c'est raté me direz-vous, mais ça me fait
rire, de vous voir faire semblant, comme si une moustache allait rendre
le bonheur à ceux qui l'ont perdu, comme si une blague, et je peux vous
en raconter, des blagues, je pense que vous ne connaissez pas celle de
la vietnamienne, peu importe, l'heure n'est pas à rire, l'heure n'est
jamais drôle, j'attends encore que les aiguilles de mon horloge se
positionnent en un semblant de sourire, mais aucun mathématicien,
architecte, physicien, électricien, fabriquant de n'importe quoi, n'a
encore trouvé de façon de faire sourire une grosse et une petite
aiguille, peut-être chez IKEA, qu'ils en vendent, des horloges-sourires,
mais je n'en achèterai pas, ça me déprimerait de voir que nous en
sommes rendus là, au point de fabriquer des sourires parce qu'on en
manque, ah et puis j'achève, je vous plains de me lire, déjà que je ne
suis pas un vrai écrivain, s'il faut en plus que je vous fasse lire des
histoires qui n'en sont pas, des plans pour que vous vous croyiez mes
psychologues, comme si c'était de la folie, comme si j'avais besoin
d'écrire pour me faire dire par des gens qui savent tout que moi je ne
sais rien du tout.
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