Elle porte aux pieds (on  ne parlera pas de ses pieds, collés à sa semelle, de leur parfum de  cuir qu’on ne peut humer que si elle nous somme d’être intimes avec  elle, quand elle se déchausse, les soirs où la rue lui a fait des  ampoules, et qu’elle épluche ses orteils avec son pouce qui lui aussi  respire la semelle, le cuir et l’intimité profonde) des talons hauts  ornés de minuscules ceintures noires qui font le tour de ses chevilles  blanches. Quand on la regarde, il faut la prendre de bas en haut. Comme  une cathédrale. Plus on monte, plus c’est beau. Au plus bas, c’est le  parterre. Puis ce sont les jambes, édifiées comme des murs nimbés de  dorures, de vraies béquilles arquées à la forme de ses hanches (mais on  ne parlera pas de ses hanches, quand elle danse, les bras en l’air, et  dissipe le gras de son ventre en allongeant son corps).
Partout où elle passe, les hommes s’essaient, dans les cafés ou les bars, de créer des bourrasques qui lui jetteraient les plis de sa jupe par-dessus bord afin de la voir sinuer (ou insinuer) une fesse dans le tissu blanc de sa culotte. Plus haut que la jupe, il y a ses seins (mais nous ne parlerons de ses seins, bordés de bretelles, ni de ses lèvres (lèvres qui, par je ne sais quel cosmétique, demeurent toujours rouges, même à minuit, malgré la sauce, les frites, la saucisse et le pain)).
Elle mange ce qu’elle veut et reste mince. C’est vrai. Mais encore faut-il qu’elle veuille vous manger. Ce serait triste, vous ne trouvez pas, d’avoir écrit (d’avoir lu) pareille description sans qu’à la fin n'ait lieu la baise convoitée? Eh bien oui. C'est vrai. C’est triste, en effet.
Partout où elle passe, les hommes s’essaient, dans les cafés ou les bars, de créer des bourrasques qui lui jetteraient les plis de sa jupe par-dessus bord afin de la voir sinuer (ou insinuer) une fesse dans le tissu blanc de sa culotte. Plus haut que la jupe, il y a ses seins (mais nous ne parlerons de ses seins, bordés de bretelles, ni de ses lèvres (lèvres qui, par je ne sais quel cosmétique, demeurent toujours rouges, même à minuit, malgré la sauce, les frites, la saucisse et le pain)).
Elle mange ce qu’elle veut et reste mince. C’est vrai. Mais encore faut-il qu’elle veuille vous manger. Ce serait triste, vous ne trouvez pas, d’avoir écrit (d’avoir lu) pareille description sans qu’à la fin n'ait lieu la baise convoitée? Eh bien oui. C'est vrai. C’est triste, en effet.
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