25 juillet 2016

La nappe

Les mots ne sont pas assez forts pour décrire ce fond, cet arrière-plan bleu comme le ciel à l’ombre, au-dessus duquel des dessins, de discrètes volutes blanches, se courbent une première fois, se rattachent ensuite à une spirale, et ça recommence comme un motif superbe, blanc sur bleu, valse en anses comme sous le trait d’une plume libre, on dirait une fumée de crayon blanc qui se cambre en bombements, des coudes qui se répètent, convexes, prennent des détours sans fin; ce fond bleu qui tombe sur les coins de la table, plus creux que la surface, et encore ces arabesques blanches qui reprennent le cycle, et récidivent, en boucles itératives, plus belles que tout ce que les mots ont inventé.
Je n’ai jamais vu d’aussi belle nappe.

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