2 mars 2012

Le cheveu du sitcom

Un cheveu. Je pense n’avoir jamais pensé à autre chose que ce cheveu. Quand je t’ai dit que ton pantalon était un peu long, je parlais à ton cheveu. C’est vrai qu’il est un peu long. Quand je t’ai dit qu’elle était un peu courte, ta jupe, je parlais encore à ton cheveu. Tu as des cheveux qui sont quelques fois longs, quelques fois courts.

Quand je t’ai dit que tu brillais, je parlais de ton cheveu. Il est blond. Quand j’ai dit que tu étais collante, je parlais de ton cheveu sur lequel j’ai renversé une goutte de bière. Je suis désolé. C’est collant. Il y a du sucre dans la bière. Je parle de ton cheveu. Il y a du sucre dans ton cheveu.

Il est gras ton cheveu. Tu as le cheveu gras. Je n’ai pas dit que tu étais grasse. Il y a des millions de cheveux sur ta tête. L’un d’eux est gras. C’est ce que j’ai voulu dire. C’est un énorme quiproquo. Comme dans un sitcom. Sauf qu’il n’y a pas de rires pour en rire. J’ai l’air con.

Je t’ai eu dans l’oeil.

Le cheveu. Oui, c’est vrai. J’ai eu ton cheveu dans l’oeil. Il est fin. Il est droit. Tu dors avec lui. Mais je ne suis pas jaloux. C’est un cheveu. Tu as raison de vouloir te marier avec lui. Je veux dire que tu as raison de ne pas vouloir le raser le jour de ton mariage.

Tu m’as chatouillé. Tu ne m’as pas fait éternuer. Je n’ai pas senti ton parfum. J’ai senti ton shampoing. Tu ne m’as pas caressé la joue. Je ne t’ai pas eu dans la bouche. Tu n’as pas glissé sur ma langue. Tout ça, je le dis à un cheveu. Toi, tu n’es pas un cheveu. Tu n’es pas frisée.

C’est un énorme quiproquo. Comme dans les sitcoms où les cheveux se réveillent parfois avec d’autres cheveux. Comme dans les sitcoms que je n’écoute jamais parce que tu n’es pas comédienne.

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