18 août 2009

Des affres dans les cheveux




Des affres dans les cheveux.
Cette fille répétait sans cesse
Des affres dans les cheveux.

Quoi des affres? que je me fâchais. Quoi des affres? 
Des trous noirs, qu’elle disait, des nids. Et je me suis demandé l’acrostiche, peut-être, la façon de parler étrange j’ai dit, c’est une façon de me parler?!

Elle a eu peur que je l’abatte alors elle s’est recroquevillée sur elle-même en un seul coin, pas deux : vous connaissez quelqu’un capable de se recroqueviller en deux coins? C’est qu’il doit être énorme.

Non, il n’est pas énorme! qu’elle me dit, l’air fâché. 

J’ai dit : je ne parlais pas de ton amoureux imaginaire, je parlais de la possibilité qu’un homme puisse se recroquevillé en deux points aussi loin que ce coin de mur-là, puis ce coin de mur-là. D’accord, je l’avais souvent agacée quant au poids de son petit ami, c’est vrai. Mais elle était si lâche. Elle aurait tant pu avoir mieux...

Et mes affres dans mes cheveux ils...

Lâche-moi avec tes affres! T’en n’as pas! Que je lui ai dit clairement, avec les majuscules et tout. Ça suffit. Cette fille avait été ma soeur, mais elle ne l’était plus. C’était définitif. C’était décidé. J’était prêt à signer :

- Dès lors que nos signatures seront sur ce bout de papier, nous ne serons plus frère-et-soeur, tu entends! Tu entends?

Elle était sourde alors elle a dit : Des affres dans les cheveux. La seule phrase qu’elle était capable d’écrire. Et je lui ai demandé : Mais qui t’a appris à dire cette phrase stupide?!? Tu veux des affres dans tes cheveux?! C’est quoi des affres?!

Alors je lui ai jeté du blanc d’oeuf, des poignées de farine et du bran de scie dans les cheveux. Tout cela colla! Et elle a eu dans les cheveux des tas de tas de morceaux dégueulasses et j’ai ri. J’ai dit : signe ; nous ne sommes plus frère-et-soeur.

Elle a signé.

Je l’ai aimée, à ce moment-là, je ne l’ai pas détestée, car j’ai dit bravo. Pour la première fois de ma vie, j’était fier de ma soeurette sourde-muette. 

Des affres dans les cheveux les aff...

Quoi? Je ne pouvais croire qu’elle le redirait encore après tout ça. Je m’apprêtais à la frapper et, lui montrant ma grosse main prête pour la claque devant son petit visage, je lui criais quoi?!

Les affaires dans mes cheveux...

Les affaires dans tes cheveux...

Soudain c’est étrange, elle ne m’a plus paru étrange elle m’apparût,

normale.

1 commentaire:

William Drouin a dit...

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