4 février 2008

Gros

« Ne voyez-vous pas que la terre tourne sans voler, et que les astres s’arrêtent sans tomber ? » Je me regardais au profond de moi-même et bon sang que je me connais, que je m’aime et me savoure et bon sang que mon sang est bon lorsque je le répands de beautés comme des diamants sur tes petites joues glacées, sœur de mon être, dis-moi que nous sommes deux, et que je ne suis pas le seul à me déshabiller ici, nu comme un ver timide devant son propre corps, dis-moi que la mer reflète autre chose qu’elle-même et ce foutu soleil qui ne me ressemble pas, dis-moi que se déshabillent aussi les nuages pour se montrer le poil chaud et que je me regarde comme je suis beau et ne sais pas écrire que je vais mal, très mal et c’est gravement ce que je constate que je suis gros, aujourd’hui je suis gros, c’est un constat grave, c’est que je défie même la perspective : si on me photographiait derrière une chaise, on aurait beau me mettre à des kilomètres de la chaise, tout au fond de la photo, à l’arrière-plan, que je serais quand même plus énorme que cette foutue chaise.

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