16 juillet 2010

L'amour contraire


Fâchée de ne pas être fâchée,
En colère, mais sans colère,
Ma voix n’a plus de foudre. Elle est un long tonnerre qui ne te blesse plus. J’aimerais rager sur la cime des arbres et, comme autrefois, te voir trembler de peur pour moi. J’aimerais me jeter du haut de ma branche et écouter, le temps de ma chute, la douce mélodie de toi qui pleures ma mort, de toi qui me supplies de ne pas disparaître...

Je hurle le suicide et espère que tes bras m’accorderont une deuxième vie. Je veux que tu te précipites sur moi. Je veux que ton cerveau pleure et je veux le voir torturé au fond de tes yeux. Ma mort excusera mes bêtises et tu ne souriras plus jamais.



J’ai piétiné mon âme pour lui apprendre à te piétiner. J’ai écrasé ma tête, mais elle n’a jamais compris que c’était la tienne que je voulais voir écrasée. J’ai discipliné ma haine pour un jour te haïr comme je me hais. Mais rien de cela n’a réussi.

Je reste sur ma branche et j’écris en t’attendant. Tu ne viens plus t’asseoir au pied de cet arbre où tu m’avais embrassé. Je veux rager, mais ma voix n’a plus de foudre. Je souhaite ton apparition. Si tu passais sous mes branches, je me précipiterais sur toi. Mon cerveau pleurerait. Tu pourrais le voir au fond de mes yeux. Je m’excuserais pour mes bêtises et toi, tu sourirais.

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