11 février 2010

Rouge et blanc

Imaginez-vous la couleur rouge, sur la branche d’un cerisier, puis imaginez-vous la couleur blanche, juste en dessous, étendue sur l’herbe verte. Et dites-vous bien qu’il vente fort. La couleur blanche se rapproche peu à peu du tronc de l’arbre. Elle s’élève soudainement dans les airs, touche presque la couleur rouge, mais retombe sur l’herbe. Elle fait ensuite plusieurs tours sur elle-même. 

La couleur rouge, quant à elle, reste bien haute perchée à la branche de l’arbre. Disons qu’elle frémit légèrement, ou qu’elle tressaille, mais elle ne fait aucun mouvement brusque. Elle attend.

Et puis ça y est, la couleur blanche s’élève encore mais cette fois, elle parvient à se coller au tronc de l’arbre. Elle glisse lentement vers le haut pour finalement rejoindre la branche où se trouve le rouge.

La couleur blanche avance discrètement en direction du rouge. Ce dernier se gonfle alors comme un ballon. Le blanc ne bouge plus. 

Peu à peu, la nuit tombe et le vent cesse. La couleur rouge se dégonfle sur la branche, comme si elle avait décidé d’y passer la nuit. Non loin d’elle, la couleur blanche est déjà immobile depuis plusieurs minutes.

Le matin suivant, la couleur rouge reprend son envol, laissant seule la couleur blanche sur la branche du cerisier. Plusieurs gens passent sous l’arbre mais ne prêtent pas attention à la couleur. Un jeune homme remarque enfin le blanc sur la branche. Il place une échelle au pied du tronc et décide d’y grimper. Il saisit la couleur blanche et, dans ses bras, il la transporte jusqu’à terre.

Juste comme il allait jeter la couleur blanche à la poubelle, il croise un vieil homme qui lui dit :

- Vous savez, si ce drap blanc avait été rouge, j’aurais enfin retrouvé le drap rouge que j’ai perdu!

Et le jeune homme de lui répondre :

- Nous sommes dans la même situation, Monsieur. Si seulement ce drap avait été un chat!

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