14 février 2014

Saint-Valentin

Le je m’en foutre s’est étalé avec elle comme ça dans le soir qui s’installait d’abord d’une lueur à l’horizon, une lumière morte je dirais, on ne va pas faire semblant que c’était clair quand il fallait plisser les yeux, morte dans le soir bu, une lueur pleine de lunes, jaunes je dirais, qu’il était dix-huit heures quand je lui ai parlé mais que je n’avais jamais senti pareil temps gâché, sauf une fois au chalet, je dois le dire qu’on avait fait du feu mais que ça n’avait jamais voulu prendre en flammes comme j’aime ce qui brûle et ce qui s’avoue brûlant et vrai sur mes bras quand je ne fais pas attention, le temps de se perdre et le feu de ne pas nous atteindre, la lumière de ne pas traverser les lames du store à dix-huit heures c’est l’heure à laquelle elle m’a dit joyeuse saint-valentin mon chéri; et dans ma tête mes idées de vouloir comprendre ce qui la poussait à me parler en ce jour, les émotions de ce qu’elles ne sortent jamais chez elle vraies brûlantes, sa cheminée qu’elle ne ramone jamais, j’ai voulu m’imaginer à quoi ressembleraient nos mots si le feu y prenait vif, amoureux comme des tombes qui se regardent, et mes tremblements de chercher mon utilité quelque part, à quoi bon me suis-je dis la lune pleine de lueurs, quand les mots ne savent plus pourquoi exister et que le désolé s’écrit mal de dire tout ce qu’on a contre l’amour avec plein de fautes en veux-tu, qu’on cherche quelque part le navré mais qu’il ne nous reste plus que le je m’en foutre de voilà ma perte et mes fautes si tu les veux.

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