18 août 2010

Ma vie de merde


Y en a marre de cette vie de merde ; 

C’est une vie qui ne sent rien, qui pue sans odeur. Une vie qui s’enlise dans un sable boueux, brun merde, une vie qui rampe dans la fiente de mouette. C’est une vie blanche dont le noyau est un trou noir, couleur asphalte, qui s’écrase et avale toute la merde des autres à côté. 

Ma vie s’avale elle-même, comme un bol de toilette, elle est de merde et elle se torche et ne se lave jamais les mains ; elle est sale, sans pudeur, elle se fout des autres mais, comme une fontaine, elle pleure ceux qu’elle aime.

Ma vie est de merde, elle n’a pas appris à être propre. Elle n’a pas eu de mère, ni de père, on dirait qu’elle est née clocharde et le restera. Mendiante et dégueulasse. Elle se vomit dessus. Elle veut s’étrangler, se pendre, elle est une bête sauvage sans intelligence.

Ma vie est soûle. Elle est traître dans ces temps libres et sinon, elle quête le bonheur des autres. Elle est suicidaire et ne connaît pas la puissance des pilules qu’on lui offre. Elle n’a plus de jambes depuis le jour où elle a tenté de se faire baiser, mais elle a toujours la honte qui est venue avec. Elle est bourrée de sentiments qui la rendent coupable de tout. 

Ma vie est coupable. La plupart du temps, elle joue la froide. Elle a tué ses émotions dans l’espoir de ne plus exister. Mais elle reste noire de crimes. Les meurtres imaginaires y volent comme des mouches et, moi-même, je balaie la hache pour tuer les plus lumineuses d’entre elles. 

Je suis mort d’envie de vivre une vie, mais la mienne me dégoûte. Elle est poussiéreuse, déjà vieille, et plus elle s’anime, moins elle fait d’heureux. Elle est le contraire de tout ce que j’ai espéré enfant. Elle est salope, grave, hideuse, mal-aimée, destructrice et kamikaze. Je ne veux plus de cette vie. Je veux la vendre.

J’attends encore que quelqu’un puisse m’aimer suffisamment pour l’acheter. Que quelqu’un me libère de ma crasse. Je crois qu’en échange, je pourrais apprendre à aimer...

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