2 juillet 2012

Se parler tout seul



Je me sens drôle. Pas drôle drôle, drôle étrange. Pas du tout drôle, même, étrange étrange. Je me sens un moi-même pas moi-même. Un moi-même à moitié vivant, aux trois-quarts morts. Un moi-même trop-plein qui me parle en même temps que je lui parle, que je me parle, que je vous parle. Vous ne trouvez pas que ça ne fait pas trop de voix? Oui ou non, répondez.

Vous ne répondez rien. Vous répondez non quand c’est bien de dire non. Et quand c’est mal de dire oui, vous dites encore non. Si quelqu’un vous demande si c’est bien de dire oui à ceux qui disent non, vous lui dites encore non. Et malgré cela, n’est-ce pas que vous n’aimeriez pas vous faire dire oui? Oui ou non. Répondez. C’est facile.

Je me sens un pays. Je ne me sens pas d’ailes, non, aucune, mais un pays, oui, sur mes omoplates, un pays hurlant qu’il y a trop de voix. Ne seriez-vous-t-il pas prêts à dire qu’il soit vrai que vous ne vous entendez plus vous vous entendre, ni ne vous entendez plus parler parler?

À la moindre phrase que j’écris sans la comprendre, vous dites la mieux comprendre que moi-même. Seriez-vous prêts à dire que vous ne comprenez pas rien? Répondez. Parlez. Parlez! Vraiment, vous parler, c’est comme se parler tout seul.

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