2 juillet 2012

La pluie



Que la pluie tombe en pluie, en grêle, qu’elle tombe en trombe, comme si d’un nuage, d’une chaudière, qu’elle nous verse toute l’eau des puits qu’on a renversée; que l’eau se verse sur nos autos comme d’un énorme boyau de pompier, en une chute trouble et blanche, et  soulève nos pneus jusqu’à les faire voler, déraper, mourir.

J’implore la pluie de dénouer ses cordes, de me les nouer aux pieds, s’il le faut, de basculer le sable jusqu’à la bouette et de chavirer ma tête dedans. Je l’invoque de m’enliser ou de me noyer, dans ce qu’elle peut creuser de terre et recouvrir de pierres.

Je l’implore de sévir. J'invoque sa violence, pure et vraie. Sa gêne n’a plus sa place. Je veux l’entendre parler de demain. Je veux la voir cracher au visage d’un soleil qui a trop longtemps duré. J’ai soif de vie. J’ai soif de voir pleuvoir. J’ai soif de voir s’abattre la misère sur tous ceux qui ont voulu nous en éclipser.

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