7 décembre 2009

Simple éditorial



Je me demande, à certains instants, si mes instants sont réels ou s’ils sont absents. Mais pour sûr ils sont réels, puisque je les vis, puisque j’écris. Pour sûr ils sont vrais, puisque je suis vrai. Mais toutes ces choses autour de moi n’ont rien de vrai. Ils sont de plastique, de caoutchouc et d’acier. Il faut à l’être humain un certain ressentiment assez puissant pour reconnaître une structure d’acier vivante et réelle. Il faut à l’humain une folie intérieur assez puissante pour dire de tel ordinateur qu’il est bon, qu’il vaut la peine d’être acheté et, aimé. 

Notre réel est-il réel? Je ne sais pas le vôtre, mais le mien n’a pas grand-chose de réel. Quelques horloges, des cigarettes, des verres, des amours, des passe-temps, des hobbies, du travail et des miettes. Mais on ramasse toujours les miettes et on les jette. Et on fait pareil avec le reste. On ramasse et on jette. Est-il réel l’objet que l’on jette? Ou s’il est oublié? Je crois qu’il est oublié. L'autre n'a plus rien d’humain du moment où le regard de l'humain fixe vers ailleurs.

Un objet qui n’a plus aucun regard humain de posé sur lui n’est plus réel. Il n’est pas même objet. Il devient « idée d’objet ». Et l’idée de nos objets est souvent bien belle, bien parfaite dans nos cervelles, mais en réalité, elle peut être pollution ou catastrophe.

Il en va de même lorsqu’on jette l’amour. Cet amour ne peut perdurer sans notre regard, notre fixation. Il devient alors l’idée d’un amour ancien, maintenant révolu. Et les souvenirs du passé, où vont-ils? Ils se transforment. Ils se jettent, eux aussi, dans le plus creux de notre conscience. On en ressent parfois les émotions. Mais la plupart du temps, on reste indifférents aux choses qui sont mortes.

Ça, c'est une réalité.

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