16 avril 2014

Ceci est une fiction ou n'en est peut-être pas une (fichez-moi la paix je travaille à écrire de la littérature)


  • J'attends que tout se règle, même s'il est tard et que je sais que rien ne se réglera à cette heure-ci, j'attends quand même que tout se règle; j'attends furieusement, honnêtement, anxieusement, et je m'en remets sérieusement à Dieu. Je m'isole comme un être suprême dont les créations lui ont été arrachées. Prisonnier de ma propre cage, je serai jugé pour les mondes que j'ai construits. J'attends encore de connaître le mal que me causera l'incarcération. 

    On a tué un auteur. On a déjà tué ses idées. On lui a bloqué sa portée contreversée. On lui a injecté l'insomnie dans les veines. On l'a assujetti au tourment, au doute, à l'anxiété. On a créé pour lui un système dans lequel il est facile de le condamner. On s'est assuré de briser ses défenses, de le faire parler contre lui-même; on s'est rassuré d'une protection qui dépasse les mots. 

    J'attends ma peine. Je la sens déjà venir. Elle vient à moi sans que je ne l'en oblige. Je sens la sentence se verser comme si ce texte était mon dernier. À tous ceux qui aiment lire, je leur dirai qu'ils ont perdu un auteur. Aux autres, je souhaiterai que leur vie puisse continuer d'être chanceuse.

    Je suis désolé maman.

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