7 juillet 2009

J'extualise

ton regard de tourne-feuille
les voulant dire de je te méprise
ce n'est pas ma faute
j'extualise*

tes repères inopportuns
de je ne sais où celui-là est
pour tes cachettes synométriques
j'extualise*

dernières pécunières
extraits de baignade
et quelques chauds jeunes
montre-toi sur le tremplin
et j'extualise*

de derniers morceaux
fraîchement vache rangs
de toute la campagne je salue
et j'extualise*







* Ça me tente pas je suis fatigué

Le hoquet des heures

j’ai eu le hoquet des heures
la marche des trois heures

j’ai respiré le tournesol des Trois
et des trois la graine respirée

tout cela se mulsifiant
une espérance et l’autre l’antre

j’ai tenté l’expertise
au fond de la gorge

mais toujours le mucus
et le crachat des dernières

pour vous trois
un soupir

et je ne peux donner plus
parce que je ne suis qu’une fille

(je ne connais pas plus
de vos jeux d’amour)

P. Q.


le poème quétaine
naïvement
protège l'amour de l'auteur

mais protéger l'amour
n'est-ce pas là ultimement
le devoir du texte



paresser dans la chaleur entre nous deux
partir en retard le matin à 6:02
passer le jour au boulot avec dans les mains
tous les baisers que tu m’as lancés au matin

goûter ton café pour savoir comment le sucrer
te dire de restée coucher et t’embrasser
te quitter en espérant un mot de ta part
espérer te croiser mais revenir trop tard

conduire jusqu’à chez toi dans ma tiburon
insulter les vélos dans mon champ de vision
l’humide de ta chambre qui me fait friser
et tes jambes qui me font elles aussi friser

***

conduire avec toi en chantant une chanson
avoir l’air triste et demander de l’affection
soupirer et faire semblant de m’être blessé
sourire et sentir tes lèvres se rapprocher

dormir alors que tu me flattes les cheveux
comme les poils d’un chaton qui fait le voeu
de recevoir un baiser avant de dormir

recevoir un baiser avant de m’endormir

c’est ce dont je m’ennuie
depuis que t’es à Paris...

***

te dire bon voyage alors que déjà je m’ennuie
boire une bière ensemble et rire toute la nuit
te donner mille raisons pour lesquelles je t’embrasse
boire une gorgée et devoir faire une grimace

rire quand tu places des câpres dans mon nez
pas rire de mon zizi qui peut pas rentrer

te dire que j’ai jamais trouvé une fille
aussi parfaite que toi une fille
aussi parfaite que
toi une fille

c’est ce dont je m’ennuie
depuis que t’es à Paris...

aller voir sur facebook si j’ai un e-mail
être déçu d’avoir un seul message : Rachel

me rappeler toutes nos soirées de débauche
et t’écrire des alexandrins un peu gauches

replacer les rideaux blancs du lit baldaquin
et toujours te supplier s’il te plaît reviens...

Je m’ennuie depuis que tu es à Paris...

2 juillet 2009

Le cousin



Je réformais les arts avec un stylo c’est ça que je faisais parce que j’avais le crayon rouge sur la table et un bout de papier et un petit cousin ; j’avais un petit cousin qui avait beaucoup de devoirs et de difficulté en français et je l’aidais à son devoir.

Les participes passés et je l’ai aidé à plusieurs choses ; je l’ai aidé à ouvrir son cahier je l’ai aidé à prendre une gorgée de son verre de jus d’orange il a trouvé que la pulpe était grosse et il a craché j’ai dit « faut pas cracher sur les cahiers d’école!!! » Et il a retenu son dernier crachat ça a fait glurp dans sa gorge et la peur dans ses yeux.

Je faisais la dictée avec lui je lui disais épelle-moi le mot Carotte et il l’écrivait comme un fier ; carote ; j’ai dit t’as oublié de doubler! et j’étais frustrée ça a failli que je le frappe mais je n’ai pas fait parce que moi je suis talentueuse mais parents disent, talentueuse et je me tiens droite.

- T’as oublié de doubler!

- J’ai écrit fois deux (x2) devant le mot, dit mon stupide.

- Ça vaut pas! C’est pas les mathématiques! C’est sérieux!

J’ai dit sérieux et la tante est arrivée, mère de mon cousin, complètement apostrophique et j’ai crié que grosse matante, si tu veux lui faire la dictée à ma place, fais-la!

La tante a dit non je te fais confiance Charlottte j’ai pensé youppi j’ai dit you...

La tante est partie j’ai dit o.k. cousin, prochain mot! Chaise et il a écrit chèse et j’ai dit ce n’est pas tout à fait ça! Il a dit pourquoi c’est pas bon j’ai dit il faut que tu aimes les mots : une chaise c’est mot, retiens-le que c’est beau! Tu dois écrire les lettres exactes parce que tu aimes les chaises!

Il a dit j’aime pas les chaises. J’ai dit aime-les!!! On s’est fait une chicane d’une quinze minutes et après il a écrit chaise et j’étais contente.

J’ai dit le prochain mot : Mère!

Il a écrit : Ma mère elle est conne je veux la tuer. 

J’ai dit t’as fait aucune faute! T'as fait aucune faute! Je lui ai posé un autocollant parce que vraiment, pour une phrase aussi longue, aucune faute ; et la professeure trop fière le suppliera un brillant en venir dans la littérature!

cousin c’est beau
cousine y a pas 
et sans compétition cousin ; tu gravis les phrases jusqu’à l’auteur.