28 avril 2011

Boule de pus

Je suis peut-être une boule de pus, comme tu dis, que je m’éjecte toujours comme d’un bouton, ou d’un pustule, et que souvent je m’interpose entre tes sourcils au mauvais moment. 

Il semble que chaque fois que je choisis un moment pour arriver, ce moment n’est jamais opportun. On ne m’espère jamais. On me désespère. Et sitôt que tu me vois, tu me fais éclater sous tes doigts, selon ce que tu dis et gesticules; tu m’exploses au moment qui t’est bon, à la moindre insulte, je sens tes ongles me percer et extirper de moi mes substances les plus dégueulasses.

Ma tête stagne puis éclate comme un volcan devant un miroir. Je déteste mes magmas sur toi, mes éruptions de saletés sur tes petites consciences belles et conformes à ce que tu crois, vis; moi, laid, je ne crois ni ne vis.

Je suis trop laid. J’ai des miroirs pour me le dire. J’ai eu beau en briser dix, mille, ils m’ont toujours dit la même chose. Ils en ont marre que je les éclabousse de mes idées. 

Tu te moques de moi. Je sais que ma tête te répugne, qu’elle éclate trop souvent d’idées laides, sur toi, sur moi, et qu’elle nous salit. Ma tête est sale. Perverse. Elle est jalouse de tes discours avec les autres. Elle crache du jus chaque fois que tu m’annonces tes soirées à venir, tes soirées passées, avec d’autres plus beaux que moi.

Ma tête veut que tu restes à elle, rien qu’à elle; que tu te plonges et t’oublies dans ma laideur à moi et que tu n'oses plus vivre dans ton égoïste beauté. 

Viens. 
Viens m’observer. 
Passons ensemble des heures à m’observer moi, dans le miroir. Et mourons comme ça, avec devant nous l’image de ma tête à moi, et rien d’autre que cette image-là. Juste ma grosse tête, gravée à jamais dans nos cerveaux qui ne ressemblent à rien.

L'alcool

Je me suis encore soûlé comme un pauvre, même si hier j’avais déjà bu, et hier encore. J’ai toujours bu. J’ai tellement bu que je ne me souviens plus de la dernière fois où je n’ai pas bu. Cette fois-là est morte, tuée par les gorgées. Mon cerveau n’a jamais eu le temps de récupérer les souvenirs qui se sont échappés dans l’alcool. 

Ce soir, j’avais mal à la tête, mais ça ne m’a pas empêché de boire quand même. Ça ne m’a pas empêché de me sentir coupable de boire mon verre. J’avais cru que, parce que j’avais bu hier, je boirais moins ce soir. Mais non. Mon verre s’est rempli, et quand il a été vide, je l’ai rempli. J’ai bu de fatigue, de renchérir le liquide sur ma gorge pour fumer encore et m’apercevoir que mes réflexions disjonctent quand je bois et que j’aime les voir disjoncter. Je suis soûl, encore, comme les pauvres, dans les rues aseptisées, disjonctent la gravité des humains en général. Je généralise. Je réfléchis le monde. Je pose de méchants regards et dès qu’une idée frôle mon esprit, elle frôle tout le monde. Je heurte et je fais mal. Mais j’oublie au fur et à mesure mes mots qui ont fait mal. J’ai le besoin de crier à tout le monde que je connais une vérité qui n’est pas la leur, et que je détiens au fond de mes poings une force que ce monde ne connaît pas. Je me trouve ridicule.

Doublement soûl. Je suis ivre d’aujourd’hui et d’hier. Je suis lendemain et surlendemain. Mais rien ne m’arrête. J’ouvre encore, et débouche encore les bières comme si elles étaient les premières que je versais. Je les bois sans compter, pour m’étourdir et vivre la fin jusqu’à la fin. Si je pouvais mourir en buvant, et boire jusqu’à mon sang, je le ferais. Ma gorge est sans limites. Mes mots non plus. 

Je sais que je pourrais boire du jus de pamplemousse. Du jus d’orange ou de pomme. Je pourrais m’abstenir de ce qui rend malade. Mais ce n’est pas ma faute, à moi, si ma langue aime le goût de ce qui rend fou. Ma folie est pure. Plus pure et plus saine que les saveurs plates et immobiles de ceux qui baignent leurs lèvres dans des jus stables.

Ma bière est le bond des cheveux que je n’ai plus. Je m’enivre avec elle pour me souvenir. Pour pleurer la beauté que je n’ai plus, et me laisser croire qu’il est possible de me retrouver. Je m’abîme, je sais, mais je suis conscient que ce n’est pas le jus d’orange qui me redonnera la verve de mes vingt ans; conscient aussi que ce n’est pas le jus d’orange qui tracera un chemin vers le coeur; ce n’est pas l’orange qui me fera battre le coeur jusqu’à l’exploser et le répandre sur ceux que j’aime. 

L’orange n’est pas intense. Les fruits ne connaissent pas ma douleur. Ils servent la douceur. Mais cette douceur, je ne suis pas né pour la sentir. Cette douceur, elle glisse sur mon dos, comme l’eau et les canards. Il me faut toujours quelque chose de fort pour que le léger se taise et laisse transparaître l’importance du lourd. C’est comme ça. 

Alors j’ai bu et je bois. Je ne me souviens pas de ce que j’ai bu, et je sais que je ne me souviendrai pas de ce que je bois. Je ne me souviendrai pas non plus de ce que je dis, ce que j’écris. Rien, chez moi, n’est gravé. Ma mémoire est morte depuis longtemps. Je n’ai plus de principe. Je suis transparent. Je pourrais tout tuer et tout pourrait me tuer.

Je n’ai aucun principe. Le seul principe qui m’habite, c’est que je bois. Je garde toujours un couteau dans ma poche, au cas où. Si quelqu’un essayait de m’enlever mon verre, je pense qu’il se sentirait coupable d’avoir essayé, de voir couler le sang sur sa peau, et ne pouvoir par aucun moyen reculer en arrière.

Sable mouvant

J’avais six ans. Je le dis que mon âge n’a plus de sens, ni pour moi, ni pour personne. Je pourrais en avoir vingt, trente, deux, que ça n’aurait pas plus d’effet que si je disais que j’étais mort à quarante-huit ans.

J’avais x nombre d’années. Je le dis, que je suis persuadé qu’il n’y a pas plus bel âge que celui-là de la lettre x. Le fameux x. Je veux dire la croix et l’échec, les deux à la fois. Jésus et sa mort. Ma lettre préférée. Quand j’ai commencé à écrire ce texte, j’ai décidé que je m’appellerais Xéxus. J’ai décidé que mon nom comporterait beaucoup la lettre que j’aime et que mes cheveux seraient blancs et courts. C’est à cause de mes lunettes. Je trouve laid les gens qui portent des lunettes et qui ont les cheveux longs. Je les trouve sales.

Et j’ai décidé que mon nom serait celui-là et que je parlerais une langue presque normale, et parlerais d’une époque où j’avais x nombre d’années. Une époque où mes cheveux blancs auraient été blonds, frisés comme la pluie, et plastique comme mes jouets. Mais tout ça n’est que fiction. Alors plongeons dedans. Ensemble. Et essayons de croire que ce que je dis vaut la peine d’être dit.

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J’avais six ans. Mon regard était bleu. Il n’était pas encore noir. C’est beaucoup plus tard que j’ai décidé qu’il serait noir. Ça n’a rien à voir. Aujourd’hui, je peux décider de la couleur de mon regard, mais à six ans, mon regard était bleu. Que bleu.

Moi, j’avais six ans. Vous, vous aviez x nombres d’années. Vous avez le choix de choisir le nombre d’années que vous aviez quand j’avais six ans. C’est un pouvoir qui vous appartient. Vous pouvez aussi choisir de la couleur de vos yeux, à cette époque-là. Je ne serai pas celui qui dira que ce n’est pas vrai; je ne serai pas celui qui dira que vous mentez. De toute façon, cela n’est que fiction. Vous vous demandez pourquoi vous êtes en train de lire, si rien n’est réel, et moi d’écrire que j’avais six ans.

J’avais six ans, dans un carré de sable qu’il pleuvait tellement qu’on aurait dit du ciment sur mes pieds nus. Des croûtes de ciment recouvraient mes pieds. Je ne pouvais pas bouger. Ce n’est rien de mignon, rien de touchant. C’est vous qui avez décidé que c’était mignon, que c’était touchant. Je criais maman que mes pieds s’enlisaient dans le sable et le plastique des camions avec lesquels j’avais joué, longtemps, à ramasser le sable et à le transporter d’un endroit x à un autre endroit x.

Maintenant le sable se révolte contre moi. Il m’enlise et croûte sur moi. Je suis resté longtemps, immobile, dans mon carré de sable, à regarder mes pieds à croire qu’ils étaient mignons, et que tout cela était réel. Quand j’ai eu sept ans, les choses ont changé. J’avais toujours les cheveux blonds, mais j’étais enfoncé plus creux dans le sable, disons, jusqu’aux rotules. J’ai senti la possibilité que je puisse mourir dans ce sable-là, mouvant sur la gravité de mon corps, laid et grave, et jeune comme vous l’étiez quand j’avais sept ans.

C’est vous qui avez décidé que vous étiez jeunes quand j’avais sept ans. Et plus je vous observe lire, plus je me rends compte que vos cheveux ne sont pas blonds, mais qu’ils l’étaient quand vous aviez sept ans.

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J’allais dire que des oiseaux gazouillaient, mais je n’aime pas ce mot, parce qu’il y a un z dedans. Ils faisaient du bruit, plutôt, énervant, autour du carré de sable, et grignotaient le petit peu de pain que je tenais dans ma main mais je n’avais plus faim. Je n’avais plus faim parce que je pensais à ma mort possible, à venir, dans ce sable carré. J’étais cimenté jusqu’au nombril. Du sable se figeait dans le creux de mon nombril, et j’ai pensé à ma mère qui me nourrissait par là quand j’étais foetus.

« Quand les bébés sont dans les ventres, les mamans les nourrissent par un boyau, et toute la nourriture se transfère naturellement vers l’organisme du petit vivant par le nombril. »

Vous avez lu ça quelque part, dans un livre, à propos de la biologie. Mais quand vous n’êtes plus bébés, quand vous êtes un enfant dans un carré de sable, vous n’avez plus faim. Vous donnez votre pain aux moineaux et vous vous rendez vite compte que le sable ne se mange pas.

« Le sable ne se mange pas. Il brise les dents. »

Ça, vous le savez. De la même façon, vous n’avez pas besoin de lire ce que j’écris pour savoir que l’enfant qui s’enlise dans un carré de sable pourrait être vous.

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Vous avez x nombre d’années. Vous avez x couleur de cheveux. Vous mourrez, enlisés quelque part, vous ne savez pas quand. Les oiseaux commenceront par le petit pain que vous tenez, puis quand il n’y aura plus de pain, ils vous entameront. Les becs pétilleront sur votre petite peau sensible. Vous aurez du sable jusqu’au cou, mais vous rirez quand même chaque fois que votre regard d’x couleur se posera sur le camion jaune. Votre camion préféré. Celui-là avec lequel vous avez une fois creusé la terre.

Vous avez du sable dans la bouche. Vous criez maman. Votre nombril est très loin déjà. Vous avez le nombril mort déjà. Mais vous ne regrettez rien. Vous ne voulez pas regretter quelque chose parce que, les gens sur le point de mourir qui regrettent, vous trouvez ça laid. Vous savez que vous auriez peut-être dû jouer un peu moins dans le sable, et rester un peu plus proche de votre maman, au cas où. Mais, de toute façon, vous vous dites que, tout ça, ce n’est que de la fiction. Vous n’allez pas mourir comme ça.

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J’avais huit ans. J’avais du sable jusqu’à la bouche. Je criais maman, mais aucun son ne sortait. Le sable sec épongeait ma salive et ma voix, et quand je criais aux oiseaux de me laisser tranquille, je le leur criais avec ma pensée. Mais les oiseaux, paraît-il, comme les humains, n’entendent pas les pensées en détresse.

Aujourd’hui, je n’ai pas huit ans. Vous non plus. Vous n’avez pas huit ans. Il est possible que vous ayez huit ans, mais si vous l’aviez, vous ne seriez pas en train de lire. Vous seriez en train de jouer dans le sable.

Aujourd’hui, je suis enlisé jusqu’au nez. J’ai longtemps crié à ma mère au secours, mais jamais elle ne m’a entendu : elle m’a découvert seulement. Quand elle m’a vu, elle a souri de voir que je savais encore respirer. Elle a été triste de voir que des oiseaux picoraient mes yeux parce qu’ils avaient faim alors, pour me protéger, elle a poser sur mon nez les lunettes de papa.

Désormais, je ne peux pas descendre plus pas. Mes pieds touchent quelque chose et mes yeux sont protégés. Je suis immobile et je vois flou. Tous les matins, maman vient gratter mon cuir chevelu. Ça me chatouille et je frissonne dans le sable. Avec le temps, mes yeux sont devenus noirs, et mes cheveux, blancs. Je ne suis pas capable de sortir, ni mes jambes, ni mes bras, ni mes mains.

Vous vous demandez alors comment je fais pour écrire tout ça si je n’ai pas de mains. Mais j’ai déjà dit que tout n’est que fiction et que, l’enfant dans le sable, c’est vous. Et vous n’êtes pas moi.

18 avril 2011

Bébé fleur

Je déteste mon enfance. Cette époque où je n’étais rien qu’un tas de chair ne survivant à rien. Je vivais sans vivre, et la mort, l’idée d’achever mon périple d’une façon belle et originale, ne m’avait pas encore traversé l’esprit. Je perdais du temps à rouler sur moi-même, dans mes bourrelets d’enfant, mastiquant sans dent un jouet caoutchouteux, inutilement, pour rien, je touchais mes pieds en me demandant ce qu’ils étaient. S’ils n’étaient pas de gros hochets. Et je les secouais, espérant un son différent de celui de ma peau énorme. Mais rien n’en résultait. 

Que le son de ma masse lourde, graisseuse, visqueuse de bébé sur un sofa où ma mère m’avait déposé en attendant. En attendant quoi, que je mouille ma couche ou qu’elle m’en change, et que je remouille encore, comme une machine, ce qu’elle s’efforçait de garder propre. 

Je me roulais dans ma merde. Ma mère avait la tête ailleurs dans des mots-croisés. Et je la comprends. Entre croiser des mots ou décroiser les jambes d’un poupon laid pour lui nettoyer ce qu’il a de puant entre les cuisses, le choix est facile. Je ne sais pas si tu as déjà changer une couche. Si oui, ne me touche plus. C’est répugnant, ces trucs-là. Le corps humain qui digère et qui se répand sur les doigts d’humains. Nos doigts ne sont pas ceux de singes. On ne cueille pas les poux, on ne cueille pas la merde comme les fleurs dans un champ de fesses. Je déteste la logique. Je déteste les bébés. Je déteste la logique qui veut que nous fassions des bébés et je déteste m’encrasser les doigts.

Quand je suis tombé du sofa, ma mère ne s’est pas précipité. Son stylo roulait dans sa bouche. Son stylo avait touché ses doigts, et ses doigts, mes fesses, et mes fesses ma merde. Ma merde roulait dans sa bouche et retournait là d’où je venais. Ce ventre où j’avais l’habitude de vomir, avec maman; ce ventre où je n’étais pas seul à être dégueulasse; ce ventre où nous digérions à deux, unis par les boyaux. 

Le stylo roulait dans sa bouche, et moi, sur le plancher. La différence entre ce stylo et moi, c’est que lui, au moins, il savait graver des réponses sur le papier. Il savait écrire des lettres, et trouver les mots, tandis que moi, je croisais les jambes comme un ciseau qui aurait mieux fait de me couper la gorge.

J’ai pleuré, longtemps, sur le plancher. Et puis je n’ai plus pleuré. De toute façon, ma mère avait trouvé la réponse à son mot croisé. Ça ne servait plus à rien de crier. 

Ma mère est sortie dehors. Elle a versé de l’eau dans une grande cruche. En arrosant ses fleurs, elle a remarqué que, à quelque part d’inhabituel, dans le gazon, poussaient de minuscules violettes. Elle a souri. Elle leur a donné de l’eau et moi, dans la fenêtre, mon pouce glissait le long de la patte d’une table. Je transpirais la sueur d’un cochon. Mon dos avait mouillé le plancher et, partout dans les bourrelets de ma peau, je puais.

Un crabe qui s'appelait taupe

Je me souviens d’une peluche que j’avais, chez moi, peluche qui n’avait pas de nom parce que, en ce temps-là où je bavais dessus, je ne savais pas parlé. Et je ne sais pas si tu as déjà essayé de baptiser quelque chose, mais c’est très difficile et sans mot, c’est encore plus difficile. D’abord, tu mets le nez de la peluche dans ta bouche, espérant respirer ce qu’elle respire, mais tu ne pourras jamais connaître l’odeur exacte de ta propre bouche quand elle engloutit le nez de ce que tu trouves doux.

J’avais décidé de nommer ma peluche avec ma morve plutôt qu’avec les mots. De la morve, il en coulait à profusion de mon nez, jusqu’à son nez à lui, le crabe, parce que oui, ma morve avait décidé que cette peluche était un crabe. Un crabe mauve.

Tous les crabes sont mauves. Et d’ailleurs, à peu près tout est mauve. L’intérieur de nos paupières est mauve. Et je pense que si tu ne les considères pas comme telles, c’est parce que tu ne les regardes pas assez souvent. Elles sont mauves comme les rues. Comme la pluie et la grande moitié des voitures sur les rues, dans la pluie quand il pleut mauve. Ou alors c’est moi qui suis fou. Mais si je suis fou, alors c’est toi le daltonien.

Cela dit, ce qu’il y a de plus mauve dans le monde, ce sont les taupes. Je le sais parce que, ne cherche pas; tu n’as jamais vu de taupes. Mais elles existent. Et puis, n’ont pas d’yeux.

Mon crabe était une taupe avec beaucoup de pattes, et des pinces, et une queue. Tout ça, poilu. Une langue, peut-être, visqueuse, et un nez tout aussi visqueux que le mien qui lui en mettait partout. Et ma morve continuait d’engluer l’animal que, s’il avait été réel, il m’aurait creuser une troisième narine pour se libérer de mes congestions muqueuses de bébé. Tout ça, dégueulasse.

Je regrette le temps de mon enfance. Je hais ce temps inexact où je ne savais rien nommer. Je regrette d’avoir pris des taupes pour des crabes. D’avoir cru que ce qui ne se mangeait pas se mangeait. Je ne sais pas si tu as déjà manger une taupe. Si oui, c’est toi le fou. Pas moi. Les taupes, ça ne se mange pas. Elles ne sont pas d’énormes rats. Elles sont uniques. Elles creusent comme personne. Ce sont elles qui iront trouver le centre de la terre et perdureront plus loin que les hommes, plus loin que les dinosaures. Et de toute façon, les rats non plus, ça ne se mange pas.

C’est toi le fou. C’est moi qui regrette d’avoir cru que ce qui ne pinçait pas pouvait pincer. D’avoir cru que ce qui vivait sous terre vivait sous l’eau. D’avoir tout mélangé.

Je me retrouve aujourd’hui vivant, mais toujours hésitant entre la vie ou la mort. Toujours hésitant entre ce que je suis, pourrais être ou ne suis pas. Et ça, à cause de cette peluche que je n’ai jamais baptisée autrement que par ce crabe qui s’appelait taupe.